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Out of my body - Out of my body

1- Critiques  2- Nouveau résumé du roman 
3- Psychologie des personnages (par l'auteur)  4- Notes de conception 
5- Influences philosophiques et poétiques dans   6- Pensées du jour 
7- D'où venons-nous ? Où allons-nous ?  8- Out of my body 
9- Gilbert Hottois analyse « OUT OF MY BODY »  10- Out of my body 

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 Critiques Posté Le 26/01/2009 

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Critique de Soleil Vert le 26/01/2009


Ils sont cinq à s'entretenir successivement. Ce sont ceux qui partiront pour l'espace à bord du vaisseau Spirit-of-Columbus, le directeur de mission et le psychologue assigné. En effet, en cette période que nous supposons être la fin du XXIème siècle, la pollution contraint les hommes à coloniser d'urgence de nouvelles planètes (exoplanètes). Or, malgré les avancées technologiques, les voyages dans l'espace profond ne sont toujours pas maîtrisés. Les contraintes liées au temps et aux corps (avec son encombrement et son poids) obligent à réfléchir autrement sur les possibilités viables d'amener l'humanité à se déployer ailleurs que dans le système solaire. Ainsi, l'énigmatique organisme GAIA prépare-t-il la mission OverSky qui consiste en l'envoi d'un vaisseau spatial dont les membres de l'équipage composé initialement de deux hommes et d'une femme devront accepter d'abandonner leur corps, au profit de leurs cerveaux qui, seuls, voyageront. Ils seront extraits par des robots-chirurgiens, placés dans des noobulles et régénérés par des cellules souches durant des siècles.

Un premier roman qui ne manque pas d'intérêt. D'abord par sa forme dialoguée qui exclut toute narration, ensuite par son sujet auquel on adhère très vite. Les échanges sont très vivants, suffisamment explicites pour que l'imagination recrée un décor ou des situations autour des personnages. La teneur des dialogues s'oriente vers la science, certes, mais aussi vers la philosophie et l'éthique mais rien dans la forme qui soit inaccessible. Autant dire que l'ensemble se lit agréablement, d'une traite.

De plus, le parti pris de ne raconter que la préparation du voyage tout en projetant assez loin dans le futur les extrapolations scientifiques et évolutives du projet donnera sûrement l'envie à l'auteur d'y donner une suite ; une porte entre-ouverte mais qui ne s'avère pas nécessaire non plus, tant le roman se suffit à lui-même, bien cadré dans son scénario.
Il y a néanmoins quelques faiblesses, comme certaines redondances dans les dialogues qui apparaissent surtout vers la fin. Il y a aussi des échanges très cul-culs sur l'amour et des tournures de phrases propres aux québécois qui, comme pour les écrivains belges, mériteraient d'être dans un langage moins identifié. Le contre-pied, ou le pied-de-nez, est de nous offrir des mots savoureux, drolatiques, mettant un peu de légèreté dans ces pages.
Il y a donc clairement une maturité littéraire à atteindre, surtout face au monde sans concession des critiques et des éditeurs, mais c'est un premier roman plutôt bien mené, un vol d'essai sans trop d'encombre pour cet ancien pilote de chasse qu'est F.P Nicol.

 

http://www.librairiesoleilvert.com/article-26126412.html

 

 

 

 

 

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Critique de Psychovision le 27/12/2008

 

« Out of my body » est un premier roman de science-fiction écrit sous une forme bien particulière: celle de dialogues. Une idée plutôt ambitieuse et qui montre que l'auteur ne cherche pas forcément la facilité malgré une histoire de base assez classique...

Dans le futur, la terre est de plus en plus polluée et semble vivre ses dernières heures. Pour sauvegarder l'humanité, il n'y a plus qu'une seule solution: aller coloniser des planètes hors du système solaire. Pour cela, GAIA a mis en place le projet OverSky qui prévoit l'envoi d'un vaisseau avec à son bord cinq volontaires. Mais afin de faciliter cette longue mission, seulement leurs cerveaux partiront, tandis que leurs corps les attendront sur Terre...

Autant commencer par le point principal, la forme de ce roman, écrit donc sous forme de conversation. Si cette façon de faire peut inquiéter au premier abord, il n'en est rien. L'auteur arrive à bien nous décrire ses personnages et même le lieu où se déroule chaque chapitre en quelques phrases. Il n'y a aucune difficulté à mettre des personnalités et des visages sur chacun des protagonistes. Le style peut faire penser à la lecture d'une pièce de théâtre, avec moins de mise en scène certes, mais le but du livre est tout autre.

En effet, F.P. Nicol s'intéresse beaucoup à ses protagonistes mais surtout à leurs motivations pour une telle mission et surtout à l'opération qu'ils vont subir et nous décrit ainsi des personnes différentes pour qui ce voyage a à chaque fois un but bien particulier: la fuite de son corps pour un personnage tétraplégique suite à un accident, la fuite de la terre pour un couple qui a perdu sa fille dans un horrible kidnapping. Mais au fur et à mesure que le récit progresse, on découvre leurs secrets et des volontés très différentes de ce qu'on pouvait penser de prime abord.

Car dans ces dialogues, l'auteur se prend aussi à philosopher sur la séparation du corps et de l'esprit, sur la volonté imposée au cerveau par la chair. Il nous décrit ainsi un être humain victime des pulsions de son organisme, montrant une relation complexe entre volonté et besoin, proposant l'extraction du cerveau comme solution. Mais comme il le précise, ces désirs et le rapport qu'entretient le corps avec son environnement font également partie de l'homme et si on lui enlève ça, est-il encore humain ?

Ainsi beaucoup de questions dans le genre sont posées et pas mal de solutions sont proposées, on assiste aussi à la mise en place de la mission spatiale, de la résolution des problèmes que ça pourraient entraîner et des moyens mis en place pour la survie des futures passagers sous leur nouvelles formes. Le roman ne devient jamais trop pointu, ni trop technique et reste abordable pour les amateurs.

On ne pourra regretter qu'une chose, que le roman ne raconte que les préparatifs de la mission. Il aurait été intéressant d'assister à une partie du voyage, à la découverte de leur nouvelle vie par les futurs astronautes et pourquoi pas à la première colonisation. On remarquera aussi une ou deux petites erreurs ou facilités comme l'un des personnages qui ne se rappelle pas d'un événement qu'on lui a raconté dans le chapitre précédent...

Il sera tout de même assez facile de passer dessus, tellement le roman arrive à être intéressant, loin de ce qu'on peut lire habituellement en science-fiction. « Out of my body » est un roman vraiment plus facile d'accès qu'on ne pourrait le penser au premier abord et un ouvrage original. Une bonne découverte !

 

Stegg

 

http://bd-livres.psychovision.net/punbb/viewtopic.php?pid=14192#p14192

 

 

 

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Critique de Fantastinet le 11/01/2009

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Résumé de l'Histoire :
La Terre est au bord de la rupture… C’est la raison pour laquelle GAIA décide d’envoyer le cerveau d’un certain nombre de personnes, des spécialistes dans différents domaines, dans l’espace à la recherche de nouvelles planètes à coloniser.


Notre Avis :
Le pari de F. P. Nicol était osé : faire un roman de science-fiction uniquement basé sur des dialogues.
Je dois avouer que j’étais plus que curieux de voir ce que cela pourrait donner, il me semblait impossible de mettre en place une histoire cohérente dans un espace aussi restreint, tant la SF a besoin d’espace.
Et pourtant, le récit a été si bien construit que nous arrivons à intégrer parfaitement toutes les problématiques qui se posent à ces étranges voyageurs et notamment toutes les réticences qu’ils peuvent opposées à ce voyage.
Bien sûr, certains des échanges vont sonner faux mais toutes les interactions entre les personnages sont savamment étudiées et parfaitement mises en place. L’auteur a réussi sans aucun problème à travers des dialogues entre deux personnages à chaque fois, à insuffler une vraie intrigue et un vrai intérêt.
Reste que je pensais voir quand même en partie le résultat de cette mission mais cela sera peut-être réservée à une suite ?

http://www.fantastinet.com/details.php?id=1465

 

Allan

 

 

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Sophie Mahéo analyse "Out of my body" pour atemporel

 

 

 

 

 

Qu'est-ce que vous emporteriez de vous pour un voyage au-delà des possibles ? Est-ce que vous seriez prêts à vous passer de votre corps pour aller plus vite, plus loin, pour emporter la connaissance, pour découvrir et ressemer la vie ?

Pour son premier roman de Science Fiction F.P Nicol, lui même ancien pilote de chasse dans l'Armée de l'Air, nous prépare à un aller simple out of our body Par-delà le ciel..

L'histoire

Le Centre de recherche GAIA organise une mission spéciale pour sauver l'humanité, objectif : coloniser plusieurs planète en dehors du système solaire. Cinq personnalités scientifiques sont pressenties pour relever collectivement ce défi. Pour aller aussi loin, une seule possibilité : partir sans son corps. Jusqu'où sont-elles prêtes à se sacrifier ?

Notre avis

FP Nicol nous introduit dans un huis clos, les personnages s'affrontent par deux, des conversations sans trace de décors. Jusqu'à la couverture du livre blanche et nue, dépouillée comme une chambre d'hôpital, et la forme littéraire originale, des dialogues bruts, des mots simples qui tranchent, parfois secs pouvant préfigurer la rencontre des esprits.

Liaisons dangereuses entre savoir et pouvoir, chacun, pris dans un paradoxe humainement durable / développement durable, tente de manipuler l'autre pour peut-être consentir ensemble, mais jusqu'où ?

Un livre de Science-fiction, ou une allégorie de nos aventures numériques ? Séparer l'esprit du corps, ne sommes-nous pas déjà out of our body sur la toile numérique ?

 

Sophie Mahéo, le 10/02/2009

 

 

 


 

 

 

 

 

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 Nouveau résumé du roman Posté Le 18/03/2009 

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Résumé du roman-SF "Out of my body"


L’accroissement généralisé de la pollution contraint les êtres humains à coloniser d’urgence de nouvelles planètes.

Cependant, malgré des avancées technologiques, la vitesse des engins spatiaux

n’autorise toujours pas les déplacements dans l’espace profond.

Pourtant GAIA prépare la mission OverSky, l’envoi du vaisseau Spirit-of-Columbus hors du système solaire. L’équipage est composé de cinq personnes, deux femmes et trois hommes déjà meurtris par l’existence dont le retour sur la Terre n’est pas une priorité, la durée du voyage étant estimée à un millier d’années.

Les astronautes ont dû renoncer à leur corps, car se sont les cerveaux seuls qui partiront. Ils seront confinés dans des « noobulles », régénérés par des cellules souches et reliés à l’ordinateur central du vaisseau. (Il ne s’agit pas d’OBE).

Le roman explique les difficultés de tous ordres rencontrées par les concepteurs du projet et surtout le traumatisme des membres de l’équipage qui sont confrontés à l’abandon de leur corps et à une très longue vie.

Mais cette vie désincarnée offre néanmoins des perspectives étonnantes et certaines réactions ne sont pas dénuées d’humour.

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L’ouvrage

Le roman SF (imprimé ou pdf) est entièrement écrit sous forme de dialogues. Les aspects scientifiques et techniques sont simplifiés (vulgarisation). Il y a un petit lexique en fin de volume.


Le livre ( ISBN 978-2-304-01544-7) peut être commandé aux éditions Le Manuscrit ou dans toute librairie.

Extrait

P — Je rejette toute philosophie d’adaptation au réel et je ne me soumettrai pas à la condition qui m’est faite.
D — Diable !
P — Il n’y a pour moi qu’une attitude rationnelle devant la violence que je subis, c’est la révolte. Elle seule m’aide à surmonter mon désarroi.
« Au cœur de ma solitude, quand je lève les yeux vers l’infini de l’espace, pris de vertige devant l’indifférence du vide, effaré par l’obstination féroce du temps, j’exhale ma stupéfaction, je crie mon désespoir, je hurle mon refus, non ! »
D — Et que vous répond le néant ?
P — Misère de misère, je ne perçois que le bruit résiduel du Big-Bang. Longueur d’onde 7,3 cm. Encore faut-il qu’il soit notablement amplifié par nos appareils pour qu’il vienne à mes oreilles.

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 Psychologie des personnages (par l'auteur) Posté Le 16/04/2009 

<strong>#bristol3.jpg</strong>Psychologie des personnages

de « Out of my body »

 

 

 

 

 

Liste des personnages

Professeur Karl von Shultz, Directeur de la mission OverSky.
Docteur Dimitri Livinoff, médecin et psychologue.
Professeur Sophia Canelli-Brachette, neurologue et généticienne. Mariée à Pierre Brachette.
Professeur Pierre Brachette, astropilote responsable du pilotage et de la sécurité à bord du Spirit-of-Columbus.
Docteur John Davies, chercheur spécialisé en robionique.
Docteur Jane Dalbeau, paléontologue et entomologiste.

Gaia, le centre du pouvoir

Gaia n’est pas une entreprise philanthropique. C’est une agence (du genre NASA, ESA…) aux fonctions multiples dont l’organisation est pyramidale.

La pression hiérarchique s’exerce dès la constitution de l’équipage du vaisseau spatial. Toute mission habitée comporte un chef, le commandant de bord, dont le mode de gouvernement peut être autoritaire.

De plus, à l’intérieur même d’un équipage se met en place une hiérarchie parallèle qui dépend des caractères, des niveaux de compétence et des rôles de chacun y compris de leur ancienneté dans la société.

Il en résulte des rapports subtils entre les membres de l’équipage qui peuvent aller de l’entente parfaite jusqu’à l’animosité.

Psychologie des personnages

 

Professeur Karl von Shultz

Il est le directeur général de la mission OverSky. Sa position est très élevée dans la société puisqu’il appartient au Directoire de Gaia.

Il est « l’inventeur » de la mission, car il a proposé l’extraction des cerveaux, méthode retenue ici pour entreprendre la conquête de l’espace.

Shultz ne fait pas partie de l’équipage du Spirit-of-Colombus, mais c’est lui qui l’a constitué.

La plus grosse difficulté a été de trouver des volontaires, hommes et femmes qui ont accepté de se défaire de leur corps.
On ne sait pas grand-chose des relations de Shultz avec Pierre Brachette (le pilote du vaisseau spatial), si ce n’est qu’ils travaillent ensemble depuis longtemps sur ce projet.

Leur complicité est manifeste quand il s’agit d’amener Sophia, l’épouse de Pierre, à s’embarquer sur le Spirit-of-Colombus.
Shultz et Pierre ne sont jamais face à face dans le livre (si ce n’est au dernier chapitre qui est la réunion générale des personnages).

Shultz n’apparaît pas davantage avec Dimitri Livinoff, le médecin psychologue. Celui-ci est à son service ; il l'a embauché pour le seconder.

Sophia Brachette est directement placée sous les ordres de Shultz. Ayant obtenu de lui le rôle de commandant de bord du vaisseau spatial, elle affiche dans un premier temps un profil bas. Il lui faudra un certain temps pour retrouver son autonomie et affronter son patron.

La question des orphelins (la 1ère génération qui naîtra sur chaque nouvelle exoplanète) en sera l’occasion.

On ne voit aucune relation entre John Davies et Shultz.

L’écart hiérarchique et technique entre eux est trop grand et ils n’ont guère d’affinités. On sait que John a probablement été maintenu dans son état tétraplégique sur les ordres de Shultz pour qu’il accepte l’extraction de son cerveau.

Reste Jane, compagne de John, la jolie québécoise à laquelle Shultz n’est pas insensible. Leurs échanges sont très tendue dans un premier temps, car Jane soupçonne Shultz d’avoir refusé d’opérer John.

Leurs relations s’amélioreront quand Jane rejoindra l’équipage du Spirit-of-Columbus.

Pour être sûr quelle ne change pas d’avis et pour contourner le problème des orphelins, Shultz lui attribuera le rôle de l’Ève spatio-temporelle, faisant d’elle la mère du futur, le personnage le plus important de la mission.

Professeur Sophia Canelli-Brachette

Neurologue et généticienne. Responsable de la mission OverSky pour l’espace. Chef de bord du Spirit-of-Columbus, elle a dirigé le laboratoire de neurologie au G-Research et enseigné à G-University.

Elle est l’épouse de Pierre Brachette, le pilote du vaisseau spatial.

Ils ont perdu leur fille Cathy après un rapt avec rançon (payée en vain par Gaia).
Ils ne se sont jamais remis de ce drame. Sophia dit à Dimitri :
S — Tout s’est écroulé. On nous a détruits sur le plan affectif. Vous avez devant vous des êtres morts.

Ils ne vivent plus ensemble, mais ont refusé de se séparer.

S — Pierre et moi nous sommes liés par une infrangible union. Il aurait pu s’éloigner à diverses reprises. S’il est demeuré auprès de moi en dépit de nos différences, de nos divergences parfois, c’est qu’il y a entre nous des liens indéfectibles, des images inoubliables dans notre mémoire commune, un père et une mère qui tiennent leur enfant par la main. Voyez-vous Dimitri, Cathy n’aurait pas aimé que nous nous séparions, non, elle n’aurait pas aimé. »

Leurs relations sont anciennes mais désormais inexistantes.

On apprendra par la suite que Pierre a demandé à Sophia de le suivre sur le Spirit-of-Columbus et a fait pression sur Shultz pour qu'il lui attribue la responsabilité de la mission OverSky pour l’espace et la fonction de Commandant de bord.

Les relations entre Sophia et John sont limitées.

Par contre, celles qui existent entre Sophia et Dimitri sont intéressantes, puisque ce dernier est en principe sous la dépendance de Shultz mais que Sophia lui interdit tout contact avec son chef sans qu’elle ne l’ait au préalable autorisé.

Sophia et Jane s’entendent bien (entre femmes). Quand Sophia essaie de convaincre Jane de s’embarquer, la brouille qui s’en suit sera de courte durée, car Sophia comprendra vite qu’elle n’a aucun pouvoir sur son amie.

Docteur Dimitri Livinoff

Médecin et psychologue chargé d’accompagner l’équipage du Spirit-of-Columbus dans la phase de préparation.

Il n’appartient pas à l’équipage dont il est chargé d’apprécier l’engagement et les motivations.

C’est un homme prudent, plutôt craintif. Il plie devant Pierre qui l’impressionne et devant Sophia qui lui impose d’emblée sa loi.

Il a un esprit très critique, frondeur parfois, et est en réalité très indépendant
Obstiné dans sa démarche de psychologue, il pousse Pierre dans ses retranchements l’obligeant à révéler son passé dans les moindres détails sans jamais le heurter définitivement.

Il se plaît avec Jane, son ancienne élève, avec laquelle il se libère complètement.

Mal dans sa peau, souffrant de problèmes divers, poussé par ses « patients », il rejoindra le Spirit-of-Columbus sur lequel il partira avec ses seuls amis.

Professeur Pierre Brachette

Il est le pilote du vaisseau spatial Spirit-of-Columbus, responsable aussi de la sécurité.

C’est un ancien militaire, pilote de combat, recruté par Gaia après son départ de l’armée.

La mission OverSky est « son » affaire, après celle de Shultz. Il pensait en obtenir le commandement, mais c’est Sophia Brachette qui en héritera.

On saura plus tard qu’il a lui-même suggéré à Shultz d’offrir à sa femme le poste de Commandant de bord du vaisseau pour la décider d’embarquer.

C’est lui encore qui convaincra John de le suivre dans l’espace, mais il n’aura pas à forcer son talent, car John est vite décidé à s’embarquer.

Pierre aura davantage de difficultés avec Dimitri, très réticent quant à l’utilité même de la mission OverSky à laquelle il est opposé pour des questions éthiques.

Le rôle de Pierre, l’amitié qui se développera entre lui et Dimitri, sera pour beaucoup dans la décision de celui-ci de rejoindre l’équipage du Spirit-of-Columbus.

Docteur John Davies

John apparaît peu, deux fois seulement, toujours avec Dimitri. Il joue pourtant un rôle important dans cette mission spatiale, d’abord en étant le concepteur des « épissures bioniques » qui ont permis l’extraction du cerveau, mais aussi parce qu’il est le mari de Jane.

Jane et John ont vécu un grand amour.

John est résolu à quitter Jane pour sortir de sa situation de grabataire.

Docteur Jane Dalbeau

Paléontologue et entomologiste. Enseignait à l’ITQ de Montréal. Québécoise. Compagne de John Davies.

Jane est une jeune et jolie femme au potentiel énorme. Multidiplomée, spécialiste notamment des fossiles du Cambrien, elle a quitté l’ITQ à la requête de Shultz qui avait une idée derrière la tête quand il l'a engagée à G-University.

Elle a connu l’amour avec John, une fusion physique et mentale.

Comment va-t-elle se décider à suivre John à bord du Spirit-of-Columbus, elle qui était absolument opposée à ce projet ?

Les voies de l’amour sont impénétrables. Depuis l’accident qui a rendu John tétraplégique, la vie de Jane est une lente désillusion. Jane touchera le fond du désespoir quand elle apprendra que John la quitte pour un avenir qui ne la concerne pas.

Quand elle paraît pour la première fois, c’est la Jane combattante qui s’adresse à Shultz sur un ton qui est loin des échanges feutrés auxquels le directeur est habitué.
Il plie devant cette fureur, car il poursuit un objectif non encore avoué.

Jane rencontre Sophia et se sent en phase avec cette femme plus âgée qu’elle qui se montre si compréhensive. Mais Sophia a été chargée par Shultz de convaincre Jane de rejoindre l’équipage du Spirit-of-Columbus.

Quand Jane rencontre Dimitri, à la demande de Shultz, c’est une femme métamorphosée sur tous les plans qui apparaît. Transformée physiquement (elle est blonde aux yeux bleus désormais), on ne peut reconnaître la Jane vindicative qui se battait pour son couple.

Car elle est sur le point de céder. Elle envisage ni plus ni moins d’accompagner John dans l’espace, donc d’abandonner son corps.

Le traumatisme de l’extraction du cerveau et de la perte de son corps, l’idée qu’elle devra vivre sans chair, sans relations sensorielles, sans amour physique avec John alors qu’elle est si jeune, la déstabilise tellement qu’elle se décide à emmagasiner des souvenirs charnels avec tous ceux qui l’entourent.

La question qui se pose est la suivante : « Qu’emporteriez-vous si vous deviez vivre sans corps le reste de votre vie ? » Jane donne une réponse, la seule qui vaille, c’est-à-dire des souvenirs. Il lui reste quelques semaines à vivre avec son corps avant de s'embarquer sur le Spirit-of-Columbus. Elle n'a plus de temps à perdre.

C’est parce qu’elle représente la vie, l’amour, la liberté, la sensibilité, la connaissance qu’elle deviendra la mère unique de tous les enfants qui naîtront sur les nouvelles planètes, du moins ceux de la 1ère génération, et qu’elle sera l’équivalent de « l’Ève africaine » pour l’espace.

Encore une fois, la femme est l’avenir de l’homme.

Le dernier chapitre

C’est la réunion générale avant l’extraction. Elle rassemble Shultz et les cinq membres de l’équipage du Spirit-of-Columbus.

Chacun retrouve sa liberté d’expression comme si toute hiérarchie avait disparu (ou allait disparaître) par l’ablation des corps.

On se doute que l’enfermement des « cerveaux » dans les noobulles et dans l’espace étroit du vaisseau spatial ne va pas susciter une entente cordiale immédiate. Donc les protagonistes se chamaillent.

Pierre à l’idée de poser une question intéressante : « Que deviendront les cerveaux s’ils viennent à mourir ? »

Il y a ceux qui acceptent que l’on jette leur cerveau à la mer (sidérale) et ceux, comme Jane, qui dit tout de go qu’elle veut qu’on lui répare son cerveau pour réintégrer son corps, rentrer à la maison, retrouver ses petites affaires et son chat et poursuivre sa vie comme si de rien n'était.

Car en bioéthique, toute expérience sur l’humain doit être réversible. De plus, cette réintégration a de l’avenir, mais ce n’est pas le sujet du livre.


Le 16/04/2009 F. P. Nicol

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 Notes de conception Posté Le 21/11/2009 


Conception du roman-SF "Out of my body"

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L'idée initiale.

Je ne veux ni vieillir ni mourir, ce qui est tout à fait à ma portée puisque ma liberté est entière.

Mais comment faire ?

D'abord sortir de mon corps et maintenir intact mon cerveau, puis prendre la poudre d'escampette, c'est-à-dire quitter la Terre pendant qu'il en est encore temps. Le reste coule de source. Je veux dire que les difficultés commencent.

La thèse primordiale de « Out of my body »

P. 273 : « K — GAIA remet en cause cette assertion des scientifiques et des philosophes posant que la mort est nécessaire à la vie.»

Justification : Si l’on veut être objectif, on dira que la mort est peut être utile à l’ADN des cellules pour assurer l’évolution (darwinienne) des espèces (!), mais il est abusif de dire que tout ce qui vit doit mourir nécessairement.

La mort serait-elle imposée par les limites de l’espace vital ou bien par la raréfaction de l’énergie ou de la nourriture ?
Les êtres humains sont actuellement confrontés au manque d’espace vital et à la pénurie d’eau et de nourriture. Il est probable qu’ils vont résoudre ces difficultés ne serait-ce que par le malthusianisme (limitation du nombre d’enfants) ou par d'autres moyens.

D’autre part, toutes les civilisations ont essayé de contourner la mort des individus faisant ainsi de la vie après la mort, la vie éternelle, le problème philosophique fondamental jamais résolu.

Il peut paraître vain de s’y affronter. Mais ce serait oublier que l’être humain n’a pas de frontières, en tout cas qu’il les refuse parce qu’elles restreignent sa liberté.

Or, ma liberté absolue c’est l’éternité, du moins la possibilité de vivre aussi longtemps que je le voudrai.

Cette démarche, n’est pas plus fantaisiste que ne l’était le voyage dans la lune imaginé par Jules Verne au 19ème siècle. Si elle semble utopique, elle pourrait devenir réalité dans un avenir relativement proche (les pistes actuelles étant, en biologie moléculaire, les télomères* et les cellules souches**).


*Télomère (Wikipédia)
Un télomère est une région hautement répétitive, donc non codante, d'ADN à l'extrémité d'un chromosome. À chaque fois qu'un chromosome en bâtonnet d'un eucaryote est dupliqué, lors de la réplication, qui précède la mitose (division cellulaire), le complexe enzymatique de l'ADN polymérase s'avère incapable de copier les derniers nucléotides : l'absence de télomère signifierait la perte rapide d'informations génétiques nécessaires au fonctionnement cellulaire.
Les télomères raccourcissent avec l’âge, l’inflammation et le stress. Des études ont montré que des télomères courts sont associés à un risque plus élevé de maladies liées à l’âge.

**Cellules souches (Wikipédia)
En biologie, une cellule est dite cellule souche (ou cellule indifférenciée) à deux conditions :
- elle peut donner des cellules spécialisées par différenciation cellulaire et,
- elle peut virtuellement se renouveler indéfiniment.
Elles sont présentes au stade embryonnaire et dans l'organisme adulte, mais elles sont bien plus rares dans l'organisme adulte.
De manière générale, les cellules souches sont présentes chez tous les êtres vivants pluricellulaires. Elles jouent en effet un rôle très important dans le développement des organismes ainsi que dans leur maintien.
La cellule la plus indifférenciée est le zygote ou ovule fécondé, puisque cet œuf va produire l'ensemble des cellules d'un organisme.

D'où vient le titre « Out of my body »?

Il y a plusieurs raisons à ce titre.

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Tout d'abord, il est issu de OBEs (Out-of-body experiences).

Qu'est-ce que les OBEs ? (voir sur Wikipédia). (traduction libre) « On appelle OBE un phénomène psychique qui se traduit par la sensation de flotter hors de son corps ou parfois la perception de soi depuis l'extérieur de soi-même. Une personne sur dix environ a vécu ce genre d'expérience. Les OBEs sont souvent associées aux rêves incluant la mort du sujet. »

Dans le livre, il ne s'agit pas d'une OBE classique (sortie du corps virtuelle), mais "réelle", bien qu'imaginaire.

Pourquoi un titre anglais ?

Le livre bien qu'écrit en français ne revendique à aucun moment cette nationalité. Les personnages sont européens (sauf Jane qui est québécoise). Leur langue commune est la nouvelle "koinè", l'anglo-américain. L'histoire se déroule (peut-être) en Amérique. GAIA est mondiale.

Enfin j'ai bien aimé le film « Out-of-Africa » (de Sydney Pollack) dont le nom a été utilisé en paléoanthropologie pour désigner l'émergence unique de l'homme en Afrique d'où il est parti pour « conquérir » la Terre entière.

Par analogie, l'être humain (unique a priori) quittera la Terre pour répandre la vie dans toute la Galaxie et même au-delà.

Pourquoi est-ce un « roman » SF ?

(selon Wikipédia) Le roman a été et est toujours l'objet de remises en question qu'il s'agisse pendant très longtemps de sa vanité et de son immoralité (jusqu'au XIXe siècle), puis de la mise en cause de la psychologie avec le béhaviorisme, de la notion même de personnage avec le Nouveau Roman, de l'éclatement de la narration (forme chorale avec la multiplication des narrateurs - perturbation de la chronologie...) ou de la séparation auteur/narrateur avec l'autofiction.

Si les « néoromanciers » ne constituent donc pas, à proprement parler, une avant-garde littéraire, ils poussent sciemment et systématiquement la déconstruction romanesque entamée par leurs aînés. Chacun de leurs livres se veut novateur et devient le lieu d'une expérimentation inédite sur l'écriture. (Wikipédia)

Out of my body n'est ni une pièce de théâtre, ni un poème, ni un essai, ni une SF classique. C'est... une expérimentation romanesque, disons un roman-SF.

Pourquoi cette citation en exergue ?

« Je pose comme principe un fait peu contestable : que l'homme est l'animal qui n'accepte pas le donné naturel, qui le nie, il en tire des outils et des objets fabriqués qui composent un nouveau monde, le monde humain. » Georges Bataille.

C'est ici l'affirmation de la liberté de l'auteur et son refus du donné naturel, donc de sa nature animale.

Quelle relation y a-t-il entre la sortie du corps et la sortie du système solaire ?

Outre l'analogie et l'extraordinaire défi scientifique et technique qu'elles supposent, les deux démarches sont indispensables à la perpétuation du vivant.

Leur point commun est la durée (de la vie, du voyage), donc le temps, la brièveté de la vie humaine et l'énormité des distances à franchir (qui nécessitent beaucoup de temps).

Les 24 chapitres du livre (qui rappellent les 24 heures du jour) se réfèrent au temps.

Qu'est-ce que le vivant ?

C'est d'abord tout ce qui vit. C'est aussi le principe d'évolution des espèces par la réplication de l'ADN, transmission des gènes et adaptation des individus à l'environnement décrit par Darwin et appelé le darwinisme (actuellement le neodarwinisme, après intégration de la génétique mendélienne à l'échelle des populations).

À noter que Eldredge et S.J. Gould ont décrit un accélérateur de spéciation par isolement géographique d'un petit groupe d'individus qui évolueront différemment du groupe d'origine.

Les personnages

- Karl von Shultz : directeur du projet OverSky. Représente GAIA.

- Sophia Canelli-Brachette : elle est chef de la mission OverSky, responsable du vaisseau  Spirit-of-Columbus. Caractère : esprit plutôt froid, elle aime les responsabilités. Autoritaire contrôlée.

- Pierre Brachette : pilote du vaisseau Spirit-of-Columbus, chargé de la sécurité. Ancien pilote de combat, il est le guerrier de l'équipage. Il ne cherche pas de responsabilités mais ne peut être commandé. Très impliqué dans la genèse du projet OverSky avec Shultz.

- Dimitri Livinoff : le médecin-psychologue. Il est chargé de contrôler l'engagement des membres de l'équipage avant le départ du vaisseau. Célibataire malheureux, menant une vie inintéressante, souffrant de problèmes sexuels, il décidera de se joindre à l'équipage du Spirit-of-Columbus sur lequel s'en iront ses seuls amis. De caractère prudent, il sait faire surgir le passé de ses patients. Il cache un esprit indépendant.

- Jane Dalbeau : l'entomologiste spécialiste du Cambrien, est une jeune femme d'une grande beauté, une scientifique surdouée. C'est un caractère affirmé, irréductible, donc très difficile à gouverner. Elle est aimée de tous. Épouse de John Davies avec qui elle a vécu une belle histoire d'amour avant l'accident qui l'a rendu tétraplégique. D'abord opposée à la mission OverSky, elle rejoindra l'équipage par nostalgie d'amour. Elle deviendra la mère de tous les êtres humains qui naîtront sur les exoplanètes (l'équivalent de l'Ève africaine sur la Terre).

- John Davies, l'inventeur des "épissures bioniques", est tétraplégique. Il veut abandonner son corps pour retrouver la liberté. C'est le technicien de l'équipage, spécialisé en robionique.

Quelques noms d'entités :

- La mission OverSky, (au-dessus du ciel).

Le ciel est pour les terriens ce qui se voit au-dessus d'eux, l'atmosphère. Vue depuis l'espace, la Terre est bleue (à cause de son atmosphère). « Par-delà le Ciel » (sous-titre du livre), il y a l'espace.

- Le Spirit-of-Columbus : ce nom est calqué sur le « Spirit-of-Saint-Louis », l'avion sur lequel Lindbergh traversa l'Atlantique en 1927. Out-of-my-body emprunte aussi aux Lindbergh le rapt suivi du meurtre en 1932 de leur garçon âgé de 20 mois.

- Gaïa (la Terre en grec) n'est dans Out of my body qu'un acronyme de « Global Astronautics Incorporated Assigns » (Société chargée des missions astronautiques). C'est une agence spatiale indépendante.

- l'espace profond : l'espace hors du Système solaire.

Qu'est-ce que GAIA ?

Il ne reste rien ici de la Gaïa de Lovelock qui représentait la Terre considérée comme un être vivant. Néanmoins GAIA dans "Out of my Body" s'est octroyée le droit de représenter l'ensemble des terriens. Compagnie peu démocratique, elle est observée par les médias qui n'hésitent pas à dénoncer ses manquements aux lois et à la déontologie.

Gaïa est l'instrument du vivant, elle n'a donc pas de morale.

Pourquoi avoir utilisé une forme dialoguée ?

Seul compte l'esprit, la pensée nue, sans la matière, donc sans description physique, matérielle. Cela ne supprime pas complètement la description des corps et des objets, mais évite de s'y étendre.

Pour l'auteur, la forme dialoguée a été une gageure, un défi, gros travail qui a duré six ans.

Autre réflexion sur la forme

Il apparaît que certains chapitres où se rencontrent deux acteurs sont en fait des monologues. Il faut tenir compte d'abord de la relation dominant-dominé des interlocuteurs et de la crainte qu'éprouvent certains d'être exclus du voyage (ainsi que du 3ème acteur, l'auteur, qui veut faire passer ses idées et n'admet pas les digressions de ses personnages).

D'autre part, les coupures du discours ont souvent pour but d'éviter les longs paragraphes (plus difficiles à lire à l'écran).

Pourquoi le revirement final de la réentrée dans son corps ?

Bien que pris à la légère par Shultz, il a pour but de respecter les lois de la bioéthique telles qu'elles ont été édictées par le tribunal de Nuremberg en 1947, notamment la réversibilité des expériences biologiques sur des patients.

Pourquoi les couveuses artificielles ?

Les couveuses artificielles sont indispensables à la transplantation de la vie humaine sur d'autres planètes. En effet, les corps ne voyageront pas à bord du Spirit-of-Columbus, mais seulement les cerveaux.

D'autre part il est écrit que la procréation artificielle et l'utilisation de couveuses artificielles sont d'un usage courant.

D'où vient cette idée ? Déjà Aldous Huxley en 1932 dans « Le meilleurs des mondes » dénonce la viviparité et décrit la fabrication des enfants en flacons dans des centres spécialisés.

Cette idée n'est pas développée dans le livre puisque ce sont des êtres humains "normaux" qui peupleront les nouvelles planètes.

Pourquoi tous ces chapitres sur les justifications de chacun ?

D'abord l'histoire individuelle des membres de l'équipage constitue une part importante de la matière du livre, son aspect psychologique. Sans lui, le livre serait réduit à l'idéologie (discours sur les idées) et à la technique (difficultés des voyages hors du système solaire, robionique, astrophysique, etc.).

Ensuite l'extraction du cerveau qui entraîne l'abandon du corps est si traumatisante qu'il convient de la rendre crédible.

Pourquoi tous ces termes de marine.

Les voyages spatiaux (de même que l'aviation) empruntent beaucoup à la marine. Le vaisseau spatial, le commandant de bord, la navigation, la mer sidérale, etc. D'où « les épissures bioniques » dont le nom ne pouvait être donné que par un marin, John.

Les « noobulles »

L'extraction du cerveau puis son enfermement dans une noobulle où il est maintenu en bon état permettra de voyager dans l'espace profond.

Le terme « noobulle » est calqué sur « noosphère » et « noogenèse ». Noos en grec signifie intelligence, esprit, pensée.

Qu'est-ce que « les épissures bioniques » ?

Les épissures bioniques font la liaison entre le vivant et l'inerte au niveau des synapses qui commandent les muscles, ceux-ci étant remplacés par des éléments mécaniques. Elles sont situées à la sortie des noobulles.

John est l'inventeur des épissures bioniques.

Pourquoi y a-t-il une hiérarchie parmi les personnages qui partent sur le « Spirit-of-Columbus ». Qui détiendra le pouvoir ?

Comme dans un bateau ou un avion, il y a nécessité d'une autorité, car c'est la vie de tous qui est en jeu.

Bien qu'on ait affaire ici à des personnes de haut niveau scientifique dont l'indépendance d'esprit est une donnée de base, le lieu fermé, étroit qu'est le vaisseau spatial justifie l'existence de règles. Les décisions seront prises collégialement à bord par l'ensemble de l'équipage, mais c'est Sophia (la Sagesse) qui décidera en cas de désaccord persistant. Dans les cas d'extrême urgence, Pierre, le pilote du Spirit-of-Columbus, assumera seul la sécurité du vaisseau spatial.

Que deviendront ces cerveaux lorsque le voyage sera terminé ?

Le vaisseau spatial restera en orbite autour de la dernière planète « inséminée », puisqu'il n'est pas prévu qu'il poursuive sa pérégrination. Les cerveaux seront donc disponibles pour une « nouvelle existence ». Ils participeront à distance à la vie des humains normaux de cette planète.

Ce principe d'où est issu le concept de « l'âme laïque » (une vie après la mort) sera généralisé à l'ensemble des êtres humains qui en feront la demande.

Pourquoi autant parler d'amour ?

Pour montrer l'attachement indéfectible des êtres humains à leur biologie et la nécessité de conserver cet acquis.
Les enfants qui naîtront sur les exoplanètes seront des êtres humains normaux.

Pourquoi autant parler de paléoanthropologie ou même de paléologie ?

Tout ce qui concerne la paléologie et la paléoanthropologie a pour but de montrer aux membres de l'équipage que l'individu n'est rien (presque rien) dans un processus qui se prolonge sur des millions d'années. Leur vie restante              « à l'intérieur de leur corps » n'a pas une grande importance pour le vivant (après qu'ils ont transmis leurs gènes) alors que la survie du cerveau va permettre de répandre la vie.

Pourquoi citer Descartes ?

« Je pense, donc je suis » a dit Descartes.

Il a de plus considéré que le corps et l'esprit font deux, ce que l'on appelle le dualisme cartésien. Pour lui, le cerveau, support de la pensée, fait partie de la biologie alors que la pensée elle-même n'est pas biologique.

Pierre aura un doute quand, dialoguant avec Dimitri, il fera l'hypothèse que le vivant a donné à l'homme ce cerveau surpuissant pour lui permettre de répandre la vie dans tout l'univers.

Pourquoi la phrase de Dimitri : « Mon bonheur, c'est les autres. » ?

Cette phrase se réfère à Sartre dans « Huis clos » quand il fait dire à Garcin : « L'enfer, c'est les Autres ».
Sartre dit que l'Enfer commence quand on est deux. Ici, c'est plutôt à partir de trois.

Le dernier chapitre donne un exemple de ce que peut être la vie de quelques personnes enfermées dans un espace étroit, placés en permanence sous le « regard » des autres.

Dans ce chapitre, l'humain reprend ses droits, et les membres de l'équipage se chamaillent comme des enfants.

Pourquoi avoir dit : « Vous avez devant vous des êtres morts ».

Après la mort de leur fille, Pierre et Sophia ont abandonné leur sensibilité, leur envie de vivre. Ils n'ont plus de passion, d'amour, mais seulement des regrets.

Les autres membres de l'équipage sont atteints plus ou moins du même syndrome.
Ils se préparent à l'abandon de leur corps.

Pourquoi Jane Dalbeau est-elle québécoise ?

À cause de Stephen Jay Gould et du Schiste de Burgess (en Colombie britannique) qui contient la plupart des types de fossiles du Cambrien (Jane est entomologiste et paléontologue). C'est au Cambrien que la vie « explose » dans toutes les directions.

Qu'est-il arrivé à Jane Dalbeau ?

Jane a perdu ses parents alors qu'elle était à peine sortie de l'enfance. Elle a été élevée par son grand-père, un entomologiste réputé.

Surdouée, elle a accumulé des diplômes dans diverses disciplines scientifiques.

Ses amitiés avec les garçons lui ont toujours causé des problèmes. Elle s'est donc méfiée d'eux.

Un jour elle a vu John et cela a été un coup de foudre probablement réciproque. Dès lors Jane a vécu son grand amour, un amour fusionnel, énorme, d'autant plus grand qu'elle avait eu peur de ne jamais le rencontrer.

Quand John est devenu tétraplégique, Jane a d'abord tenté de poursuivre sa vie d'amoureuse. Mais le désenchantement s'est imposé peu à peu, ce qu'elle a d'abord refusé d'admettre.

Paniquée à l'idée de vivre seule et sans amour, de ne pouvoir vivre un grand amour une seconde fois) elle décide de partir avec John dans l'espace.

En accumulant des expériences amoureuses avec les autres membres de l'équipage, elle ne trahit pas John (qui est consentant), elle affaiblit sa relation avec lui en même temps qu'elle réduit la nostalgie qu'elle a de son propre corps. Elle se libère mentalement. Plus rien ne la retient sur Terre.

Pour bien comprendre la réaction de Jane, il faut (comme l'a si bien vu Sophie Mahéo dans sa critique pour Atemporel) se demander comment on réagirait dans la même situation à la place de Jane, ce que l'on ferait si l'on devait dans quelques jours quitter son corps, ne plus dormir ? se gaver de gâteaux ? boire tout son soûl ? Jane donne une réponse qui a l'avantage de correspondre à sa fonction de future mère de l'humanité.

Étant libre et disponible, elle obtiendra la récompense suprême en devenant l'Ève africaine de l'humanité nouvelle.

Quel rôle joue Dimitri ? Pourquoi est-il impuissant ?

Médecin-psychologue, Dimitri est le nœud central, focal, avec qui échangent les quatre autres membres de l'équipage. Sa neutralité est garantie par son indépendance d'esprit et par son impuissance physique.
Il est « l'accoucheur des âmes ».

Et Dieu dans tout cela ?

Dimitri, le médecin-psychologue, interroge Pierre Brachette, le pilote du vaisseau spatial, sur l'existence de Dieu :

D — Qui tient les commandes ? Qui donne les ordres ?
P — Personne, Dimitri. La machinerie du vivant fonctionne seule, mécaniquement, mathématiquement.
D — Mais le surgissement du cerveau ?
P — Il est le fruit de l’évolution, donc un produit du hasard et de la nécessité.
D — Simple présomption, Professeur.
P — Vous en doutez ? Que je sache, vous avez étudié la biologie en médecine avant la psychologie.
D — J’ai appris à douter de tout, mon cher Pierre. Je ne vois pas pourquoi j’adopterais cette théorie. Elle comporte trop de contingence, trop de conditions pour aboutir à l’homo sapiens.
P — Le procédé de réplication est à l’œuvre depuis 2 à 3 milliards d’années, un temps qui autorise quantité d’anomalies d’écriture.
D — N’y aurait-il pas quelqu’un derrière cette création ?
P — Nous en appelons aux dieux dès que nous ne comprenons pas, à Dieu si vous voulez.
D — Le principe des défauts de copie serait-il inclus dans le programme génétique ?
P — Toujours est-il que nous sommes là, sur la Terre, imparfaits et fragiles. Nous endurons le vieillissement, cette détestable maladie qui chaque fois nous emporte.
D — Acceptons notre destin, ce serait plus raisonnable.
P — Je le refuse parce que je suis un être de raison.
D — Je n’ai qu’un corps, j’y habite. Il est ma seule demeure, ma maison natale, j’y suis attaché.
P — Mais quand il y a le feu dans votre maison, vous sortez précipitamment.

 

 

ou encore :

D — Serait-ce votre soif d’absolu qui vous incite à visiter la Galaxie ?
P — Non, ma volonté de savoir. Nous posons des questions et nous ne recevons jamais de réponse. Je me sens frustré ; c’est énervant !
D — Il ne sert à rien de s’impatienter, Pierre.
P — J’ai une opinion différente. Je rejette toute philosophie d’adaptation au réel et je ne me soumettrai pas à la condition qui m’est faite.
D — Diable !
P — Il n’y a pour moi qu’une attitude rationnelle devant la violence que je subis, c’est la révolte. Elle seule m’aide à surmonter mon désarroi.
« Au cœur de ma solitude, quand je lève les yeux vers l’infini de l’espace, pris de vertige devant l’indifférence du vide, effaré par l’obstination féroce du temps, j’exhale ma stupéfaction, je crie mon désespoir, je hurle mon refus, non ! »
D — Et que vous répond le néant ?
P — Misère de misère, je ne perçois que le bruit résiduel du Big-Bang. Longueur d’onde 7,3 cm. Encore faut-il qu’il soit notablement amplifié par nos appareils pour qu’il parvienne à mes oreilles.



F.P. Nicol (modifié le 23/04/2009)

 

Quelques photos pour illustrer le "tu es poussière et tu retourneras à la poussière" (Genèse 3,19).

Les 4 premières sont prises en 2005 dans le Tassili n'Ajjer, sud-est de l'Algérie, Sahara près du Hoggar. C'est un plateau rocailleux, désertique, où se trouvent de nombreuses peintures rupestres.

1ère photo, un coin abrité pour la nuit.

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2ème photo : l'aube.

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3ème photo : une peinture rupestre (du moins, ce qu'il en reste après 2500 ans).

<strong>#rupestre.jpg</strong>

 

4ème photo : sépultures dans le désert, la mère et l'enfant.

<strong>#tombes.jpg</strong>

 

 

Les deux photos suivantes ont été prises en 2003 au sud-ouest de Chinguetti (Mauritanie).

5ème photo : sépultures dans le désert.

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6ème photo : sépultures dans le désert,

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 Influences philosophiques et poétiques dans Posté Le 13/06/2010 

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Influences littéraires, philosophiques et poétiques dans

"Out of my body" par F. P. NICOL

A) Influences littéraires  I : Louis-René des Forêts, "Pas à pas jusqu'au dernier"

Extraits de "Pas à pas jusqu'au dernier" de Louis-René des Forêts, ed. Mercure de France et L'imaginaire Gallimard.


p. 22 : « Se tenir à l’écart, faire silence est au-dessus des possibilités humaines. Lequel d’entre nous n’a pas son mot à dire sur l‘état désastreux du monde ? »

P. 24 : « Vaille que vaille, il n‘en persiste pas moins à marcher dans la nuit où il disparaîtra comme s’il n’en était jamais sorti. »

p.40 : « Les morts n’ont de vie que la mémoire des survivants eux-mêmes mortels, soit pour une durée infime, à peine moins précaire chez ceux-là qui s’étaient acquis par leurs actions d’éclat, bienfaisantes ou néfastes, une renommée universelle. »

p. 57 : « Allons, réveille-toi, secoue ta vieille carcasse et debout sans tarder, sinon prend garde de te rendormir cette fois pour de bon ; enfoui dès lors, claustré dans une nuit perpétuelle, comme il t’adviendra fatalement, mais évite autant faire que se peut d’en hâter l’échéance par apathie ou volonté insidieuse de perdition, ne sois pas le fossoyeur de toi-même dans l’idée puérile de demeurer jusqu’au bout le seul maître de ton destin, ce qui n’est en rien conforme à la vérité aussi flagrante qu’en soit l’intention. Il reste beaucoup à faire pour prendre du repos… »

p. 65 : « …Et cependant, bien que le verdict soit sans appel, quelque chose qui est la vie fait qu’on refuse de s’y soumettre, préférant se leurrer avec des mots plutôt que s’en aller hors du monde rejoindre docilement l’immense peuple endormi, à jamais invisible et silencieux des morts. »

II : Flaubert, "La tentation de saint Antoine"

Extraits de « La tentation de saint Antoine » de Gustave Flaubert éd. GF Flammarion


p.77
Hilarion
« … Cette vie à l’écart des autres est mauvaise. »
Antoine
« Au contraire ! L’homme, étant esprit, doit se retirer des choses mortelles. Toute action le dégrade. Je voudrais ne pas tenir à la terre, — même par la plante de mes pieds ! »

p. 213
Antoine se renverse la tête.
« Qui donc es-tu ? »
Hilarion
« Mon royaume est de la dimension de l’univers ; et mon désir n’a pas de bornes. Je vais toujours, affranchissant l’esprit et pesant les mondes, sans haine, sans peur, sans pitié, sans amour et sans Dieu. On m’appelle la Science. »
Antoine se rejette en arrière :
« Tu dois plutôt être … le Diable ! »

p. 235
La Mort lui dit :
« Tout de suite ou tout à l’heure, qu’importe ! Tu m’appartiens comme les soleils, les peuples, les villes, les rois, la neige des monts, l’herbe des champs. Je vole plus haut que l’épervier, je cours plus vite que la gazelle, j’atteins même l’espérance, j’ai vaincu le fils de Dieu ! »

p. 251
Antoine délirant :
« O bonheur ! bonheur ! j’ai vu naître la vie, j’ai vu le mouvement commencer. Le de mes veines bat si fort qu’il va les rompre. J’ai envie de voler, de nager, d’aboyer, de beugler, de hurler. Je voudrais avoir des ailes, une carapace, une écorce, souffler de la fumée, porter une trompe, tordre mon corps, me diviser partout, être en tout, m’émaner avec les odeurs, me développer comme les plantes, couler comme l’eau, vibrer comme le son, briller comme la lumière, me blottir sur toutes les formes, pénétrer chaque atome, descendre jusqu’au fond de la matière, — être la matière ! »

B) Influences philosophiques

I : provenant de l’œuvre d’Albert Camus

 

(Albert Camus, né le 7 novembre 1913 à Mondovi en Algérie et mort le 4 janvier 1960 à Villeblevin dans l'Yonne, est un écrivain, dramaturge et philosophe français.)

La responsabilité de l’homme

« À partir du moment où l‘homme ne croit plus en Dieu, ni dans la vie immortelle, il devient “responsable de tout ce qui vit, de tout ce qui, né de la douleur, est voué à souffrir de la vie“. »
Nietzsche cité par Albert Camus dans L’homme révolté, la révolte métaphysique, p. 93 (éd. idées Gallimard).

Dieu ou la liberté

« On connaît l’alternative : ou nous ne sommes pas libres et Dieu tout-puissant est responsable du mal. Ou nous sommes libres et responsables mais Dieu n’est pas tout puissant. » Le mythe de Sisyphe, p.81, éd. Folio essais Gallimard.

Révolte, refus, vivre, expérimenter

« Si j’étais arbre parmi les arbres, chat parmi les animaux, cette vie aurait un sens ou plutôt ce problème n’en aurait point car je ferais partie de ce monde. Je serais ce monde auquel je m’oppose maintenant par toute ma conscience et par toute mon exigence de familiarité. Cette raison si dérisoire, c’est elle qui m’oppose à toute la création. » Le mythe de Sisyphe, p.76. éd. Folio essais gallimard.

« L’une des seules positions philosophiques cohérentes, c’est ainsi la révolte… Elle remet le monde en question à chacune de ses secondes. » ibid. p.78.

« Le spectacle de l’orgueil humain est inégalable. » ibid, p.80.

« Il s'agit de mourir irréconcilié et non pas de plein gré.» ibid, p.80.

« Si je me persuade que cette vie n’a d’autre face que celle de l’absurde, si j’éprouve que tout son équilibre tient à cette perpétuelle opposition entre ma révolte consciente et l’obscurité où elle se débat, si j’admets que ma liberté n’a de sens que par rapport à son destin limité, alors je dois dire que ce qui compte n’est pas de vivre le mieux mais de vivre le plus. » ibid, p.86.

« La morale d’un homme, son échelle de valeurs n’ont de sens que par la quantité d’expériences qu’il lui a été donné d’accumuler. » ibid, p.87.

« Sentir sa vie, sa révolte, sa liberté, et le plus possible, c’est vivre le plus possible. » ibid, p.89.

La révolte métaphysique

La révolte métaphysique est le mouvement par lequel un homme se dresse contre sa condition et la création tout entière...  Le révolté métaphysique n'est donc pas sûrement athée, comme on pourrait le croire, mais il est forcément blasphémateur. Simplement, il blasphème d'abord au nom de l'ordre, dénonçant en Dieu le père de la mort et le suprême scandale.

L'homme révolté, éd. idées Gallimard, p.39 et 40;

La mort, l’éternité

« On ne s’étonnera cependant jamais assez que de ce que tout le monde vive comme si personne « ne savait ». C’est qu’en réalité, il n’y a pas d’expérience de la mort. » Albert Camus, Le mythe de Sisyphe, p.32, éd. Folio essais, Gallimard.

« Quelle liberté peut exister au sens plein, sans assurance d’éternité ? » ibid, p.83.

La pensée

« La pensée de l’homme est avant tout sa nostalgie. » (Le mythe de Sisyphe, p.71).

Pensées, extraits

« ... Nous sommes du monde qui ne dure pas - et rien que ce qui ne dure pas - est notre... Etant entendu qu'il n'y a qu'une façon de durer qui est de durer éternellement et qu'il n'y a pas de milieu. » Carnets IV, p. 74.

Camus à propos de L'unique et sa propriété de Stirner

Lu dans L'homme révolté d'Albert Camus (ed. Idées Gallimard p. 84°),

Camus citant Stirner : "Il n'y a eu qu'un culte tout au long de l'histoire, celui de l'éternité. Ce culte est mensonge. Seul est vrai l'Unique ennemi de l'éternel..."

Absurde, définition

Wikipédia : « Dans l'existentialisme, l'adjectif absurde est utilisé pour caractériser ce qui est dénué de tout sens préétabli. Le substantif absurde est utilisé pour évoquer l'absurdité du monde, de l'humanité et de sa condition, lesquels ne sont en rien justifiés.
La conscience de l'absurde apparaît en philosophie avec Arthur Schopenhauer qui y voit la source alimentant son pessimisme. Plus récemment cette conscience de l'absurde se retrouve au cœur de l'existentialisme, notamment français avec Albert Camus, Jean-Paul Sartre et d'autres, qui en explorent les dimensions éthiques et esthétiques.
La théologie apophatique s'interroge sur ce que Dieu n'est pas et suscite plusieurs réflexions sur la notion de l'absurde. » (Wikipédia)

Citations d’Albert Camus relatives à l’absurde et à Dieu

(cf. le site http://atheisme.free.fr/Biographies/Camus.htm)

« L'absurdité est surtout le divorce de l'homme et du monde. »

(Albert Camus / 1913-1960 / L'Étranger)

« Car devant Dieu, il y a moins un problème de liberté qu'un problème du mal. On connaît l'alternative : ou nous ne sommes pas libres et Dieu tout-puissant est responsable du mal. Ou nous sommes libres et responsables, mais Dieu n'est pas tout-puissant. » (Albert Camus / 1913-1960 / Le mythe de Sisyphe)

« Pour un homme sans œillères, il n'est pas de plus beau spectacle que celui de l'intelligence avec une réalité qui la dépasse. » (Albert Camus / 1913-1960 / Le mythe de Sisyphe)

« Il n'y a qu'une façon de s'égaler aux dieux : il suffit d'être aussi cruel qu'eux. »
(Albert Camus / 1913-1960 / Caligula)

« Qu'est-ce que l'homme ? [...] Il est cette force qui finit toujours par balancer les tyrans et les dieux. »
(Albert Camus / 1913-1960 / Lettres à un ami allemand)

« Peut-on être un saint sans Dieu, c'est le seul problème concret que je connaisse. »
(Albert Camus / 1913-1960 / La Peste)

« [...] puisque l'ordre du monde est réglé par la mort, peut-être vaut-il mieux pour Dieu qu'on ne croie pas en lui et qu'on lutte de toutes ses forces contre la mort, sans lever les yeux vers ce ciel où il se tait. » (Albert Camus / 1913-1960 / La Peste)

« [...] on ne peut pas bien vivre en sachant que l'homme n'est rien et que la face de Dieu est affreuse. »
(Albert Camus / 1913-1960 / L'État de siège)

« Dieu nie le monde, et moi je nie Dieu ! Vive rien puisque c'est la seule chose qui existe !»
(Albert Camus / 1913-1960 / L'État de siège)

« Imaginez Dieu sans les prisons. Quelle solitude !» (Albert Camus / 1913-1960 / Les Justes)

« J'ai choisi la justice, pour rester fidèle à la terre. Je continue à croire que ce monde n'a pas de sens supérieur. Mais je sais que quelque chose en lui a du sens, et c'est l'homme, parce qu'il est le seul être à exiger d'en avoir. »
(Albert Camus / 1913-1960 / L'Homme Révolté / 1951)

« L'avenir est la seule transcendance des hommes sans Dieu. »
(Albert Camus / 1913-1960 / L'Homme Révolté / 1951)

« L'homme est la seule créature qui refuse d'être ce qu'elle est. »
(Albert Camus / 1913-1960 / L'Homme Révolté / 1951)

« La seule règle qui soit originale aujourd'hui : apprendre à vivre et à mourir, et pour être homme, refuser d'être Dieu. »
(Albert Camus / 1913-1960 / L'Homme Révolté / 1951)

« La révolte est une ascèse, quoique aveugle. Si le révolté blasphème alors, c'est dans l'espoir d'un nouveau Dieu. Il s'ébranle sous le choc du premier et du plus profond des mouvements religieux, mais il s'agit d'un mouvement religieux déçu. » (Albert Camus / 1913-1960 / L'Homme Révolté / 1951)

« L'agonie serait légère si elle n'était soutenue par l'espoir éternel. Pour que le dieu soit un homme, il faut qu'il désespère» (Albert Camus / 1913-1960 / L'Homme Révolté / 1951)

« [...] la force et la violence sont des dieux solitaires. Ils ne donnent rien au souvenir. »
(Albert Camus / 1913-1960 / L'Été)

« ... la seule divinité raisonnable, je veux dire le hasard. » (Albert Camus / 1913-1960 / La Chute)

« Il faut se choisir un maître, Dieu n'étant plus à la mode. » (Albert Camus / 1913-1960 / La Chute)

« Car le châtiment sans jugement est supportable. Il a un nom d'ailleurs qui garantit notre innocence : le malheur. »
(Albert Camus / 1913-1960 / La Chute)

(à suivre)

II : Provenant de l’œuvre de Jean-Paul Sartre

L'existentialisme est un humanisme (éd. Nagel, Collection Pensées)

…ce que nous pouvons dire dès le début, c’est que nous entendons par existentialisme une doctrine qui rend la vie humaine possible et qui, par ailleurs, déclare que toute vérité et toute action impliquent un milieu et une subjectivité humaine. (p. 12)

…c’est qu’il y a deux espèces d’existentialistes : les premiers, qui sont chrétiens,… et, d’autre part, les existentialistes athées parmi lesquels il faut ranger Heidegger, et aussi les existentialistes français et moi-même. Ce qu’ils ont en commun, c’est simplement le fait qu’ils estiment que l’existence précède l’essence, ou, si vous voulez, qu’il faut partir de la subjectivité. (p. 17)

Nous dirons donc que, pour le coupe-papier, l’essence – c’est-à-dire l’ensemble des recettes et des qualités qui permettent de le produire et de le définir – précède l’existence… (p. 18)

L’existentialisme athée, que je représente, est plus cohérent. Il déclare que si Dieu n’existe pas, il y a au moins un être chez qui l’existence précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept et que cet être c’est l’homme ou, comme dit Heidegger, la réalité humaine. (p. 21)

L’homme est seulement, non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut… l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait. (p.22)

Mais si vraiment l’existence précède l’essence, l’homme est responsable de ce qu’il est. Ainsi, la première démarche de l’existentialisme est de mettre tout homme en possession de ce qu’il est et de faire reposer sur lui la responsabilité totale de son existence. Et, quand nous disons que l’homme est responsable de lui-même, nous ne voulons pas dire qu’il est responsable de sa stricte individualité, mais qu’il est responsable de tous les hommes.(p. 24)

Tout se passe comme si, pour tout homme, toute l’humanité avait les yeux fixés sur ce qu’il fait et se réglait sur ce qu’il fait. (p. 31)

Nous sommes seuls, sans excuses. C’est ce que j’exprimerai en disant que l’homme est condamné à être libre. Condamné parce qu’il ne s’est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu’une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu’il fait. (p. 37)

Au fond, quand Descartes disait : « Se vaincre plutôt soi-même que le monde », il voulait dire la même chose : agir sans espoir. (p. 51)

Il ne peut pas y avoir de vérité autre, au point de départ, que celle-ci : je pense donc je suis, c’est là la vérité absolue de la conscience s’atteignant elle-même. (p. 64 à propos du Cogito de Descartes).

Huis clos, scène 5 (éd. Folio Gallimard)

Garcin : ... pas besoin de gril : l'enfer, c'est les Autres (p. 93)

Les mouches, acte 2, scène 5 (ibid)

Jupiter : Egiste, nous sommes entre rois, et je te parlerai franchement : le premier crime, c'est moi qui l'ait commis en créant les hommes mortels. (p. 198)

III : Provenant de l’œuvre d'Edgar Morin

L'homme et la mort (éd. du Seuil, Points Essais)

Edgar Morin citant Frazer « Il est impossible de ne pas être frappé par la force, et peut-être devrions-nous dire, par l’universalité de la croyance en l’immortalité. »  E.M. ajoute : « Cette immortalité, Frazer la définit exactement comme la prolongation de la vie pour une période indéfinie, mais pas forcément éternelle. » (p. 33)

« L’individu se heurte à la mort : dans ce heurt il refuse l’arrêt de la nature qu’il lit clairement dans la décomposition ; ses œuvres surnaturelles, qui cherchent l’échappatoire, laissent clairement entendre son opposition à cette nature. Il fait l’ange, mais son corps fait la bête, qui pourrit et se désagrège comme celui d’une bête… Il est homme, c’est-à-dire inadapté à la nature qu’il porte en lui, la dominant et dominé par elle. Cette nature c’est l’espèce humaine, qui, comme toutes les espèces évoluées, vit de la mort de ses individus : ce qui nous laisse entrevoir, non seulement une inadaptation extérieure, générale, de l’homme à la nature, mais une inadaptation intime de l’individu humain à sa propre espèce. »   (p. 65)

(à suivre)

IV : la Lettre à Ménécée d'Epicure (Wikisource)

(antithèse de "Out of my body")

Épicure à Ménécée, salut.


Même jeune, on ne doit pas hésiter à philosopher. Ni, même au seuil de la vieillesse, se fatiguer de l’exercice philosophique. Il n’est jamais trop tôt, qui que l’on soit, ni trop tard pour l’assainissement de l’âme. Tel, qui dit que l’heure de philosopher n’est pas venue ou qu’elle est déjà passée, ressemble à qui dirait que pour le bonheur, l’heure n’est pas venue ou qu’elle n’est plus.

Sont donc appelés à philosopher le jeune comme le vieux. Le second pour que, vieillissant, il reste jeune en biens par esprit de gratitude à l’égard du passé. Le premier pour que jeune, il soit aussi un ancien par son sang-froid à l’égard de l’avenir.

En définitive, on doit donc se préoccuper de ce qui crée le bonheur, s’il est vrai qu’avec lui nous possédons tout, et que sans lui nous faisons tout pour l’obtenir.

Ces conceptions, dont je t’ai constamment entretenu, garde-les en tête. Ne les perds pas de vue quand tu agis, en connaissant clairement qu’elles sont les principes de base du bien vivre.

D’abord, tenant le dieu pour un vivant immortel et bienheureux, selon la notion du dieu communément pressentie, ne lui attribue rien d’étranger à son immortalité ni rien d’incompatible avec sa béatitude. Crédite-le, en revanche, de tout ce qui est susceptible de lui conserver, avec l’immortalité, cette béatitude.

Car les dieux existent : évidente est la connaissance que nous avons d’eux. Mais tels que la foule les imagine communément, ils n’existent pas : les gens ne prennent pas garde à la cohérence de ce qu’ils imaginent. N’est pas impie qui refuse des dieux populaires, mais qui, sur les dieux, projette les superstitions populaires.

Les explications des gens à propos des dieux ne sont pas des notions établies à travers nos sens, mais des suppositions sans fondement. À cause de quoi les dieux nous envoient les plus grands malheurs, et faveurs : n’ayant affaire en permanence qu’à leurs propres vertus, ils font bonne figure à qui leur ressemble, et ne se sentent aucunement concernés par tout ce qui n’est pas comme eux.

Familiarise-toi avec l’idée que la mort n’est rien pour nous, puisque tout bien et tout mal résident dans la sensation, et que la mort est l’éradication de nos sensations. Dès lors, la juste prise de conscience que la mort ne nous est rien autorise à jouir du caractère mortel de la vie : non pas en lui conférant une durée infinie, mais en l’amputant du désir d’immortalité.

Il s’ensuit qu’il n’y a rien d’effrayant dans le fait de vivre, pour qui est radicalement conscient qu’il n’existe rien d’effrayant non plus dans le fait de ne pas vivre. Stupide est donc celui qui dit avoir peur de la mort non parce qu’il souffrira en mourant, mais parce qu’il souffre à l’idée qu’elle approche. Ce dont l’existence ne gêne point, c’est vraiment pour rien qu’on souffre de l’attendre !

Le plus effrayant des maux, la mort ne nous est rien, disais-je : quand nous sommes, la mort n’est pas là, et quand la mort est là, c’est nous qui ne sommes pas ! Elle ne concerne donc ni les vivants ni les trépassés, étant donné que pour les uns, elle n’est point, et que les autres ne sont plus. Beaucoup de gens pourtant fuient la mort, soit en tant que plus grands des malheurs, soit en tant que point final des choses de la vie.

Le philosophe, lui, ne craint pas le fait de n’être pas en vie : vivre ne lui convulse pas l’estomac, sans qu’il estime être mauvais de ne pas vivre. De même qu’il ne choisit jamais la nourriture la plus plantureuse, mais la plus goûteuse, ainsi n’est-ce point le temps le plus long, mais le plus fruité qu’il butine ?

Celui qui incite d’un côté le jeune à bien vivre, de l’autre le vieillard à bien mourir est un niais, non tant parce que la vie a de l’agrément, mais surtout parce que bien vivre et bien mourir constituent un seul et même exercice. Plus stupide encore celui qui dit beau de n’être pas né, ou sitôt né, de franchir les portes de l’Hadès.

S’il est persuadé de ce qu’il dit, que ne quitte-t-il la vie sur-le-champ ? Il en a l’immédiate possibilité, pour peu qu’il le veuille vraiment. S’il veut seulement jouer les provocateurs, sa désinvolture en la matière est déplacée. Souvenons-nous d’ailleurs que l’avenir, ni ne nous appartient, ni ne nous échappe absolument, afin de ne pas tout à fait l’attendre comme devant exister, et de n’en point désespérer comme devant certainement ne pas exister.

Il est également à considérer que certains d’entre les désirs sont naturels, d’autres vains, et si certains des désirs naturels sont contraignants, d’autres ne sont... que naturels. Parmi les désirs contraignants, certains sont nécessaires au bonheur, d’autres à la tranquillité durable du corps, d’autres à la vie même.

Or, une réflexion irréprochable à ce propos sait rapporter tout choix et rejet à la santé du corps et à la sérénité de l’âme, puisque tel est le but de la vie bienheureuse. C’est sous son influence que nous faisons toute chose, dans la perspective d’éviter la souffrance et l’angoisse. Quand une bonne fois cette influence a établi sur nous son empire, toute tempête de l’âme se dissipe, le vivant n’ayant plus à courir comme après l’objet d’un manque, ni à rechercher cet autre par quoi le bien, de l’âme et du corps serait comblé.

C’est alors que nous avons besoin de plaisir : quand le plaisir nous torture par sa non-présence. Autrement, nous ne sommes plus sous la dépendance du plaisir. Voilà pourquoi nous disons que le plaisir est le principe et le but de la vie bienheureuse. C’est lui que nous avons reconnu comme bien premier, né avec la vie. C’est de lui que nous recevons le signal de tout choix et rejet. C’est à lui que nous aboutissons comme règle, en jugeant tout bien d’après son impact sur
notre sensibilité. Justement parce qu’il est le bien premier et né avec notre nature, nous ne bondissons pas sur n’importe quel plaisir : il existe beaucoup de plaisirs auxquels nous ne nous arrêtons pas, lorsqu’ils impliquent pour nous une avalanche de difficultés.

Nous considérons bien des douleurs comme préférables à des plaisirs, dès lors qu’un plaisir pour nous plus grand doit suivre des souffrances longtemps endurées. Ainsi tout plaisir, par nature, a le bien pour intime parent, sans pour autant devoir être cueilli. Symétriquement, toute espèce de douleur est un mal, sans que toutes les douleurs soient à fuir obligatoirement.

C’est à travers la confrontation et l’analyse des avantages et désavantages qu’il convient de se décider à ce propos. Provisoirement, nous réagissons au bien selon les cas comme à un mal, ou inversement au mal comme à un bien.

Ainsi, nous considérons l’autosuffisance comme un grand bien : non pour satisfaire à une obsession gratuite de frugalité, mais pour que le minimum, au cas où la profusion ferait défaut, nous satisfasse. Car nous sommes intimement convaincus qu’on trouve d’autant plus d’agréments à l’abondance qu’on y est moins attaché, et que si tout ce qui est naturel est plutôt facile à se procurer, ne l’est pas tout ce qui est vain.

Les nourritures savoureusement simples vous régalent aussi bien qu’un ordinaire fastueux, sitôt éradiquée toute la douleur du manque : galette d’orge et eau dispensent un plaisir extrême, dès lors qu’en manque on les porte à sa bouche. L’accoutumance à des régimes simples et sans faste est un facteur de santé, pousse l’être humain au dynamisme dans les activités nécessaires à la vie, nous rend plus aptes à apprécier, à l’occasion, les repas luxueux et, face au sort, nous immunise contre l’inquiétude.

Quand nous parlons du plaisir comme d’un but essentiel, nous ne parlons pas des plaisirs du noceur irrécupérable ou de celui qui a la jouissance pour résidence permanente — comme se l’imaginent certaines personnes peu au courant et réticentes, ou victimes d’une fausse interprétation — mais d’en arriver au stade où l’on ne souffre pas du corps et ou l’on n’est pas perturbé de l’âme.

Car ni les beuveries, ni les festins continuels, ni les jeunes garçons ou les femmes dont on jouit, ni la délectation des
poissons et de tout ce que peut porter une table fastueuse ne sont à la source de la vie heureuse : c’est ce qui fait la différence avec le raisonnement sobre, lucide, recherchant minutieusement les motifs sur lesquels fonder tout choix et tout rejet, et chassant les croyances à la faveur desquelles la plus grande confusion s’empare de l’âme.

Au principe de tout cela, comme plus grand bien : la prudence. Or donc, la prudence, d’où sont issues toutes les autres vertus, se révèle en définitive plus précieuse que la philosophie : elle nous enseigne qu’on ne saurait vivre agréablement sans prudence, sans honnêteté et sans justice, ni avec ces trois vertus vivre sans plaisir. Les vertus en effet participent de la même nature que vivre avec plaisir, et vivre avec plaisir en est indissociable.

D’après toi, quel homme surpasse en force celui qui sur les dieux nourrit des convictions conformes à leurs lois ? Qui face à la mort est désormais sans crainte ? Qui a percé à jour le but de la nature, en discernant à la fois comme il est aisé d’obtenir et d’atteindre le « summum » des biens, et comme celui des maux est bref en durée ou en intensité ; s’amusant de ce que certains mettent en scène comme la maîtresse de tous les événements — les uns advenant certes par nécessité, mais d’autres par hasard, d’autres encore par notre initiative —, parce qu’il voit bien que la nécessité n’a de comptes à rendre à personne, que le hasard est versatile, mais que ce qui vient par notre initiative est sans maître, et que c’est chose naturelle si le blâme et son contraire la suivent de près (en ce sens, mieux vaudrait consentir à souscrire au mythe concernant les dieux, que de s’asservir aux lois du destin des physiciens naturalistes : la première option laisse entrevoir un espoir, par des prières, de fléchir les dieux en les honorant, tandis que l’autre affiche une nécessité inflexible).

Qui témoigne, disais-je, de plus de force que l’homme qui ne prend le hasard ni pour un dieu, comme le fait la masse des gens (un dieu ne fait rien de désordonné), ni pour une cause fluctuante (il ne présume pas que le bien ou le mal, artisans de la vie bienheureuse, sont distribués aux hommes par le hasard, mais pense que, pourtant, c’est le hasard qui nourrit les principes de grands biens ou de grands maux) ; l’homme convaincu qu’il est meilleur d’être dépourvu de chance particulière tout en raisonnant bien que d’être chanceux en déraisonnant, l’idéal étant évidemment, en ce qui concerne nos actions, que ce qu’on a jugé « bien » soit entériné par le hasard.

A ces questions, et à toutes celles qui s’y rattachent, réfléchis jour et nuit pour toi-même et pour qui est semblable à toi, et veillant ou rêvant jamais rien ne viendra te troubler gravement : ainsi vivras-tu comme un dieu parmi les humains. Car il n’a rien de commun avec un vivant mortel, l’homme vivant parmi des biens immortels.

Épicure à Ménécée. Wikisource.

C) Influences poétiques dans « Out of my body »

Théodore de Banville

Le saut du tremplin

…Plus haut ! plus loin ! de l’air ! du bleu !
Des ailes ! des ailes ! des ailes !...

Baudelaire

L’ennemi

Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,
Traversé ça et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils…

Le Guignon

Pour soulever un poids si lourd,
Sisyphe, il faudrait ton courage !
Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage,
L’art est long et le Temps est court…

Spleen

J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans…

— Désormais tu n’es plus, ô matière vivante !
Qu’un granit entouré d’une vague épouvante,
Assoupi dans le fond d’un Sahara brumeux ;…

L’horloge

...Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente ; souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

La mort des amants

Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,…

Le voyage

…Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
Avec le cœur joyeux d’un jeune passager.
Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger

Le Lotus parfumé ! c’est ici qu’on vendange
Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ;
Venez vous enivrer de la douceur étrange
De cette après-midi qui n’a jamais de fin !

L’examen de minuit

— Vite soufflons la lampe, afin
De nous cacher dans les ténèbres !

La vie antérieure

J’ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques…

Les houles en roulant les images des cieux
Mêlaient d’une façon solennelle et mystique,
Les tout puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchants reflétées par mes yeux.

C’est là que j’ai vécu, dans les voluptés calmes,
Au milieu de l’azur, des vagues, des splendeurs,
Et des esclaves nus tout imprégnés d’odeurs,

Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont l’unique soin était d’approfondir,
Le secret douloureux qui me faisait languir.

Tristan Corbière

Rondel

Il fait noir, enfant, voleur d’étincelles !
Il n’est plus de nuits, il n’est plus de jours ;
Dors… en attendant venir toutes celles
Qui disaient : Jamais ! Qui disaient : Toujours !...

Philippe Desportes

Le sommeil

Ton silence où est-il ? ton repos et ta paix,
Et ces songes volant comme un nuage épais,
Qui des ondes d’Oubli vont lavant nos pensées ?
O frère de la Mort, que tu m’es ennemi !...

Sonnets

Il mourut poursuivant une haute aventure,
Le ciel fut son désir, la Mer sa sépulture :…

José-Maria Heredia

Les conquérants

Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines,
De Palos de Moguer, routiers et capitaines
Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal…

Victor Hugo

Plein ciel

…Vers l’apparition terrible des soleils,
Il monte ; dans l’horreur des espaces vermeils,
Il s’oriente, ouvrant ses voiles ;
On croirait, dans l’éther où de loin on l’entend,
Que ce vaisseau puissant et superbe, en chantant,
Part pour une de ces étoiles ;…

Où donc s’arrêtera l’homme séditieux ?
L’espace voit, d’un œil par moment soucieux,
L’empreinte du talon de l’homme dans les nues ;
Il tient l’extrémité des choses inconnues ;
Il épouse l’abîme à son argile uni ;
Le voilà maintenant marcheur de l‘infini.
Où s’arrêtera-t-il, le puissant réfractaire ?
Jusqu’à quelle distance ira-t-il de la terre ?...

Oh ! franchir l’éther ! songe épouvantable et beau !
Doubler le promontoire énorme du tombeau !
Qui sait ? – toute aile est magnanime,
L’homme est ailé, – peut-être, ô merveilleux retour !
Un Christophe Colomb de l’ombre, quelque jour,
Un Gama du cap de l’abîme,

Un Jason de l’azur, depuis longtemps parti,
De la terre oublié, par le ciel englouti,
Tout à coup sur l’humaine rive
Reparaîtra, monté sur cet alérion,
Et, montrant Sirius, Allioth, Orion,
Tout pâle, dira : J’en arrive !...

Lamartine

Le lac

…O temps, suspend ton vol !...
…Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m’échappe et fuit…

Mallarmé

Angoisse

…Je fuis, pâle, défait, hanté par mon linceul,
Ayant peur de mourir lorsque je couche seul.

Brise marine

La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que les oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !...

Gérard de Nerval

El Desdichado

Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie…

Épitaphe

… Et quand vint le moment où, las de cette vie,
Un soir d’hiver, enfin l’âme lui fut ravie,
Il s’en alla disant : « Pourquoi suis-je venu ?»

Racine

Phèdre, acte 1, scène 3

Soleil, je te viens voir pour la dernière fois…

Phèdre, acte 1, scène 3

…Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps et transir et brûler ;
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables…

Arthur Rimbaud

Le bateau ivre

…Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la mer, infusé d’astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts, où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;…

…J’ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
— Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t’exiles,
Million d’oiseaux d’or, ô future Vigueur ? —

Mais vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes,
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes.
O que ma quille éclate ! O que j’aille à la mer !

Ronsard

Odes,

…Et moi sans faire long séjour
Je m'en vais, de nuit et de jour,
Au lieu d’où plus on se retourne…

Les amours de cassandre.

Je vous supplie, Ciel, air, vents, monts et plaines,
Taillis, forêts, rivages et fontaines,
Antres, prés, fleurs, dites-le-lui pour moi.

Les amours de Marie

Le temps s’en va, le temps s’en va, ma Dame,
Las le temps ! non, mais nous nous en allons,…

Marie-Antoine de Saint-Amant

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 Pensées du jour Posté Le 13/12/2010 

  

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Pensées du jour

      Nota : les Pensées du jour antérieures au 25/08/2010 sont rangées à la suite du texte "Propos sur le vivant, l’humain et la conquête spatiale" (ci-dessous)

 




Pensée du 20/10/2010

Fin des pensées relatives à "Out of my body" et à la mort. Je rentre en solitude.

Pensée du 18/10/2010

(Poursuivant ma lecture de "Cynismes" de Michel Onfray)

Qu’est ce que la psychagogie ? Si la démagogie (du grec demos « le peuple » et ago : « conduire ») est une notion politique et rhétorique désignant l'état politique dans lequel les dirigeants mènent le peuple en s'attirant ses faveurs, notamment en utilisant un discours flatteur, (wikipédia)
la psychagogie est l’art de conduire les âmes par la puissance de la parole.

Pensée du 16/10/2010

(retour au réel)

 « Apprendre à mourir, c’est-à-dire à dépenser avec profit le quotidien dans toutes ses ramifications. » (Michel Onfray / Cynismes / Livre de Poche – Grasset / p. 54.)

ou encore,

« La seule règle qui soit originale aujourd'hui : apprendre à vivre et à mourir, et pour être homme, refuser d'être Dieu. » (Albert Camus / 1913-1960 / L'Homme Révolté / 1951)

Pensée du 14/10/2010

À propos de l’ectogenèse.

Le sujet est très délicat. Entre ceux qui, comme moi, veulent explorer le Cosmos (et qui prétendent assurer l’avenir de l’être humain) et ceux qui, bien au contraire, défendent la vie ici et maintenant et s’opposent à toute manipulation génétique, il y a un gouffre d’incompréhension et une hostilité déclarée.

Il ne s’agit pas pour moi d’abandonner la Terre et de renoncer à la maintenir en bon état (je suis écolo au moins depuis 1964, année où j’ai fait ma 1ère action de protection des arbres) mais je sais depuis Hiroshima que nous sommes capables de mettre un terme à la vie ici-bas.

Cependant l’homme est inadapté aux voyages dans l’espace. Pour coloniser une exoplanète, il faudra donc envoyer des gamètes ou des embryons protégés par des robots (ectogenèse) qui les nourrirons et les soignerons jusqu’à l’âge adulte.

L’idéal serait qu’ils soient surveillés par leurs parents, au moins par leurs cerveaux (après extraction).

Nota : je ne crois pas que la recopie du cerveau humain sur un support inaltérable soit possible. De plus, je refuse cette démarche, parce que je crains les dérives.

Pensée du 12/10/2010

À propos de l’ectogenèse.

Extrait de l’ouvrage de Philippe Descamps, L’Utérus, la Technique ou l'Amour : l'enfant de l'ectogenèse, Paris, PUF, 2008.

« Demain, probablement, des enfants ne naîtront pas du ventre de leur mère. La création d’utérus artificiels dans un futur plus ou moins proche permettra en effet de réaliser la gestation d’un enfant entièrement en dehors du ventre d’une femme (l’ectogenèse). Le développement de cette technique de procréation, qui semble inéluctable, fait peur. »

Philippe Descamps Docteur en philosophie - Université Paris 4 Sorbonne, Post-doctorant CERSES à partir de janvier 2009.

(à Suivre)

Pensée du 11/10/2010

« L’ectogénèse est la procréation d’un être humain qui permet le développement de l'embryon et du fœtus dans un utérus artificiel, assumant les diverses fonctions (nutrition, excrétion, etc.) de l’utérus humain.

« Ce terme a été inventé par le généticien britannique J.B.S. Haldane en 1923. Il a été repris par Aldous Huxley dans son livre "Le meilleur des mondes" (1932).

« La technique de l'ectogénèse n'existe pas encore, bien que des essais aient été réalisés par certaines équipes sur des animaux mais, selon certains auteurs (dont Henri Atlan), la méthode sera au point dans la seconde moitié du XXIe siècle. » (Wikipédia).

(à suivre)

Pensée du 10/10/2010

L’aptitude à parler est génétique ; par contre, le langage (le fait de pouvoir s’exprimer intelligiblement, donc de communiquer) est culturel.

Pour différencier l’acquis de l’inné, ou comprendre ce qui relève plutôt de la culture (l’apprentissage, l’environnement culturel) que de la génétique, voici quelques pistes (liste non exhaustive) :

Source 1, Wikipédia, l’inné :

Extrait : « Un caractère biologique est dit inné lorsqu'il est déterminé dès la naissance de l'individu. Cela n'implique pas que ce caractère soit observable dès la naissance. En effet, il peut s'agir d'un trait qui ne s'exprime que dans certaines conditions ou à certaines périodes au cours de l'ontogenèse d'un organisme. Par exemple, la pilosité est un caractère inné qui n'apparaît véritablement qu'à la puberté chez l'être humain. En général, un caractère inné est contrôlé par un ou plusieurs gènes, mais il peut aussi être lié à des facteurs relatifs à l'environnement biophysique et biochimique rencontré par le fœtus pendant la grossesse.

« On oppose souvent inné et acquis mais ces deux concepts ne sont en réalité pas exclusifs l'un de l'autre. »

Source 2, sur Internet, Titre du Document « Comment les enfants apprennent-ils à parler ?»

http://www.refdoc.fr/Detailnotice?cpsidt=17704311&traduire=fr

Auteur(s) : CHRISTOPHE A. ; MARGULES S. ; MILLOTTE S. ; ...

Résumé (extrait)

« Le langage a de tout temps fasciné les hommes. D'où vient-il, quelle est sa structure, pourquoi une telle diversité ?... Dans cet article, nous allons passer en revue les faits appuyant l'hypothèse que la capacité à apprendre une langue est une caractéristique qui fait partie du bagage génétique de l'espèce humaine. En effet, si le langage lui-même n'est pas inné (de fait, les enfants dans l'histoire d'Hérodote ne se sont pas mis à parler), la capacité d'apprendre une langue l'est. Puis, nous illustrerons comment la recherche expérimentale fait progresser nos connaissances sur l'acquisition du langage, car on peut aussi réaliser des expériences parfaitement éthiques! »

Éditeur : Edition et communication médicales ; identifiant : ISSN : 0291-0233 ; source : Médecine & enfance A. 2006, vol. 26, n° 4, pp. 229-234 [6 pages] [bibl. : 13 ref.] ; langue : Français

Source 3, Wikipédia : « troubles du langage, la dyslexie ».

« La dyslexie  est un trouble d’apprentissage spécifique, durable, du langage écrit dont l’origine est neurobiologique. C’est un déficit de la conscience phonologique qui se manifeste par une difficulté à manipuler les sons qui composent les mots.

« La dyslexie s’accompagne de difficultés de mémorisation à court et à long terme, de discrimination auditive et visuelle, d’analyse et de mémoire séquentielle (aller dans l’ordre), d’acquisition des automatismes de la langue écrite, d’orientation dans le temps et dans l’espace, d’attention….

« Les causes [modifier]

« Elles sont mal connues. Elles ne sont pas dues à un déficit sensoriel ou intellectuel, un trouble psychiatrique ou une carence affective.

« Il existe possiblement une participation génétique à ces troubles avec des formes familiales et une prévalence accrue chez les jumeaux monozygotes. L'une des mutations incriminée se trouve sur le gène FOXP2 codant une protéine intervenant dans la transcription, régulant ainsi la production d'une neurexine cérébrale. »

Pensée du 08/10/2010

On vient de découvrir (septembre 2010) une planète peut-être habitable, Gliese 581 g. C’est une exoplanète située à environ 20 années-lumière de la Terre dans la constellation de la Balance.

« En raison de sa masse (environ 3 à 4 fois celle de la Terre), de ses températures, de sa localisation dans la zone d’habitabilité de son étoile, et de la présence éventuelle d'une atmosphère significative, il y a une forte probabilité qu'elle abrite des formes de vie. » (extrait de Wikipédia).

Combien de temps faudrait-il à un vaisseau spatial actuel pour s’y rendre ? Plusieurs milliers d’années, peut-être 40.000 ans.

Ce qui signifie qu’on ne peut pas y aller tant qu’on n’aura pas inventé un système de propulsion performant.

Quand on l’aura créé, la durée du voyage sera néanmoins longue, très longue, des dizaines ou des centaines d’années.

Il y aura donc toute une période durant laquelle les êtres humains (tels que nous sommes aujourd’hui) ne sortiront pas du Système solaire.

Cependant ils seront tentés de transférer des cellules vivantes ailleurs sur d’autres planètes.

Nota : Pour l'instant, la sonde Voyager 1 (lancée le 05/09/1977) premier engin à sortir du Système Solaire, s'éloigne en direction de la constellation de la Girafe qu'elle atteindra dans 40.000 ans.

 (à suivre dans quelques jours : l’ectogenèse)

Pensée du 07/10/2010

P.S. : voir la nouvelle vidéo des premier pas de l'homme sur la Lune dans Libération du 07/10/2010.

Vu l’ISS (la station spatiale habitée qui tourne autour de la Terre) ce matin à 7h33 alors qu’elle passait au-dessus de Londres (j’étais du côté de Bordeaux).

Il y a comme un gros phare allumé en permanence sous son « ventre » qui l’éclaire comme une belle planète. Sa vitesse : 27.700 km/h, son altitude : 350 km.

Trois personnes sont à bord (le cosmonaute Fiodor Iourtchikhine et les astronautes de la Nasa Doug Wheelock et Shannon Walker.

C’est toujours un spectacle émouvant pour moi de voir l’ISS, car l’avenir de l’être humain est de ce côté.

Et puis j’aime le ciel. J’aurais bien voulu aller faire un tour là-haut, moi qui ne suis jamais monté plus haut que 45.000 pieds.

Pour voir l'ISS, le planning est ici : http://esa.heavens-above.com/esa/iss_step1.asp?nored=1

La position de vaisseau spatial en temps réel est ici : http://www.n2yo.com/

Pensée du 06/10/2010

Outre son intérêt immédiat, la FIV (fécondation in vitro) est un pas de géant pour le transfert de la vie sur d’autres planètes.

L’étape suivante sera la « couveuse artificielle » (« l’utérus articiel » d’Atlan), un robot capable de mener un embryon jusqu’à la naissance du bébé.

Pensée du 04/10/2010

J’ai trouvé dans le livre « Voyage au-delà de mon cerveau » du Dr Jill Bolte Taylor, éd. JC Lattès-J’ai Lu, une espèce d’OBE (Out of Body Expérience) consécutive à un AVC (accident vasculaire cérébral).

Extrait, p.50 : « Déconnectée du réel, j’assistais à mes faits et gestes en qualité de simple témoin au lieu de me percevoir comme leur auteur. »

P.S. : pour plus d’infos concernant Jill Bolte Taylor, voir Wikipédia.

Pensée du 02/10/2010

On dit que l’homme est « poussière d’étoile », ce qui le flatte et l’ennoblit, car il aime ce qui le distingue des animaux avec lesquels il craint d’être assimilé.

Cette noblesse dont on l’affuble a pour inconvénient de le replacer au sommet du vivant et de relancer à tort l’idée que « tout a été fait pour lui ».

Or, l'ensemble de ce qui existe est « poussière d’étoile » (par exemple les vaches ou les cailloux), car rien n’a spécifiquement été conçu pour l’être humain.

A noter que :
- c’est le physicien américano-britannique Geoffrey Burbidge qui, le premier (en 1957), émet l’idée que les explosions d’étoiles en fin de vie (supernovae) génèrent les éléments lourds qui sont à la base de la vie.
- dans les années 1960, Joni Mitchell chantait déjà « We are stardust, We are golden »

Pensée du 01/10/2010

Il y a un élément dont je n’ai pas parlé jusqu’à présent dans la perception (ou l’appréhension) de sa propre mort par l’être humain, il s’agit de l’inconscience.

Extrait de Wikipédia :
« Freud établit en 1900 sa première topique, composée de trois systèmes : l'inconscient, duquel émanent les désirs/fantasmes, et qui contient aussi des idées et des désirs refoulés (empêchées de "remonter" vers la conscience par la force du refoulement) ; le conscient, qui ne peut pas apercevoir ces idées tant qu'elles demeurent dans l'inconscient ; enfin le préconscient, qui contient les pensées latentes, c'est-à-dire celles qui sont susceptibles de devenir conscientes, celles qui ont pu franchir la censure (ou refoulement) pour accéder à cette "zone" accessible à l'attention de la conscience. »

Le vieillissement et la mort, puis la mort seule, demeurent longtemps dans le préconscient, suffisamment longtemps pour qu’ils n’entravent pas les fonctions transmettrices de l’être humain.

En cela je puis dire que nous demeurons dans l’immortalité (en tout cas dans la non-mortalité) durant une grande partie de notre vie.

Pensée du 29/09/2010

La vie peut être considérée comme une longue maladie dont on ne se remet pas.

J’ai conscience du pessimisme de cette phrase.

Je précise donc que ma démarche ne consiste pas à décourager l’être humain mais, au contraire, de l’inciter à travailler d’arrache-pied à la suppression du vieillissement et de la mort.

On dira que c’est utopique.

Cependant nous sommes déjà allés sur la Lune.

Contourner la mort, l’esquiver, n’est pas plus difficile que sortir du Système solaire.

Bien sûr, c’est actuellement impossible. Mais pour combien de temps ?

On s’étonnera un jour que, dans le passé, tous les êtres humains mouraient.

Pensée du 27/09/2010

À quoi servent le vieillissement et la mort de l’individu ?

Voici ce qu’en dit  Wikipédia :

« Selon la théorie dite du soma jetable, le vieillissement serait une cause indirecte du fait que la longévité n'est pas réellement un critère de sélection naturelle. L'objectif principal d'un être vivant étant de se reproduire, le maintien en bon état de marche de son soma n'est plus une priorité une fois qu'il est parvenu à transmettre ses cellules germinales.

« Cette théorie trouve son illustration la plus flagrante chez certaines espèces dont la mort survient de façon spectaculaire après l'accouplement chez les animaux (cf. saumon), ou la floraison chez les végétaux (cf. bambou).

« Une autre manière d'expliquer cette idée est de l'énoncer selon le point de vue du gène égoïste, concept imaginé par Richard Dawkins et selon lequel « une poule, ça n'est jamais que le moyen qu'a trouvé un œuf pour faire un autre œuf. Selon ce point de vue une poule n'est pas conçue pour survivre plus longtemps qu'il ne lui est nécessaire pour pondre un œuf. »

Commentaire.

L’évolution des espèces telle que l’a décrite Darwin s’appuie sur la succession des générations (depuis la procréation) et sur l’adaptation des individus à l’environnement.

Darwin avait lu et admis la thèse de Malthus qui justifie la mort des êtres humains par l’étroitesse d’un lieu comme la Terre où l’énergie et l’espace disponibles sont limités.

Mon point de vue.

Je ne pense pas, personnellement, qu’on puisse garder en vie ici-bas tous les êtres humains à venir.

Par contre, si l’on sauvegarde uniquement leurs cerveaux (sans les corps), si on réussit à les maintenir actifs et à les placer en un lieu où ils ne seront pas dérangeants, la mort cessera d’être utile à la vie.

C’est un des thèmes de « Out-of-my-Body ».

Pensée du 25/09/2010

Si je vous parle d’OBEs (Out of Body Experiences), c’est parce que je pratique l’objectivation de mon corps pour étudier son vieillissement.

Cela consiste à me placer hors de moi, donc à m’identifier à mon cerveau seul pour observer ce corps comme s’il m’était étranger.

J’ai ainsi découvert que ce support charnel était mon ennemi intime, qu’il agissait contre ma volonté, pire, qu’il voulait m’occire et qu’il réussirait dans son entreprise quoi que je fasse.

Comment pouvais-je me défendre ? appeler au-secours ? le dénoncer à la police ? me dissimuler sous un drap ? C’était peine perdue.

Je me suis dit alors que le mieux était de le crier sur les toits (je veux dire sur la Toile) ne serait-ce que pour prévenir les autres humains que la vie était courte et qu’il fallait en prendre conscience.

Un jour peut-être quelqu’un trouvera-t-il la solution pour sortir de son corps avant qu’il ne soit trop tard.

Pensée du 24/09/2010

Une perle !

En lisant « La nature de l’espace et du temps » de Stephen Hawking et Roger Penrose, éd. Gallimard, collection Folio Essais, p. 19, dans la présentation écrite par Marc Lachièze-Rey, je suis tombé sur la phrase suivante :
« … Or il est remarquable que ce coup d’essai se révèle un coup de maître, conduisant à un "résultat trop beau pour être faux" aux yeux de certains, dont bien sûr Hawking.»

Pensée du 20/09/2010

OBEs, suite de la Pensée du 17/09/2010

J’ai personnellement vécu une sorte de dédoublement de personnalité lorsque j’étais pilote de chasse. Il s’agit d’une désolidarisation corps-esprit provoquée par une désorientation spatiale (perte de la verticalité) que j’ai racontée dans « Les Ailes noires… » alors que je pilotais un biréacteur de combat.

Extrait :

« Repensant à mon problème au cours de l’approche quand j’avais dû lutter contre moi et virer malgré ma volonté, je comprenais à quel point mon corps était faillible. Dans un vol sans visibilité, seuls les instruments de bord détiennent la vérité, je n’étais pas près de l’oublier. C’était la première fois que mon esprit se désolidarisait à ce point de mon corps. »

(Fin de l’extrait du carnet n° 4 de Nolens.) »

J’ai donc appris en volant de nuit par tous les temps à ne pas faire confiance à mes impressions physiques telles que mon cerveau les ressentaient pour ne croire que les indications données par les instruments de bord, sauf à me réserver une once d’incrédulité pour les cas d’affichage erroné.

Paraphrasant le poète, je peux dire : « Moi est un autre. »

Je sais me désolidariser de moi-même, donc sortir de moi. De là à quitter mon corps… ceci est une autre affaire.

P.S. : sur les OBEs, voir aussi « Voyage astral » sur Wikipédia.

Pensée du 19/09/2010

La question fondamentale que je me pose et à laquelle je souhaite répondre de façon circonstanciée est celle-ci :

« Pour quelle raison vivons-nous ? » plus précisément « Pourquoi l’Homo sapiens existe-t-il et pour quoi faire ? »

J'essaierai néanmoins d'alimenter ce blog.

Dernière nouvelle du 17/09/2010

"Le Monde" en ligne a accepté ma chronique intitulée : "Propos sur le vivant, l’humain et la conquête spatiale"

liens :

http://abonnes.lemonde.fr/idees/chronique/2010/09/17/propos-sur-le-vivant-l-humain-et-la-conquete-spatiale_1412340_3232.html

ou

http://abonnes.lemonde.fr/chroniques/

Pensée du 17/09/2010

Je voudrais reparler des OBE (Out-of-Body Experiences) en anglais, d’où provient le titre du roman-SF « Out of my Body ».

Qu'est-ce que les OBEs ? (voir sur Wikipédia). « On appelle OBE un phénomène psychique qui se traduit par la sensation de flotter hors de son corps ou parfois la perception de soi depuis l'extérieur de soi-même. Une personne sur dix environ a vécu ce genre d'expérience. Les OBEs sont souvent associées aux rêves incluant la mort du sujet. »
 « Selon les partisans d'une interprétation réaliste du phénomène, l'expérience se produirait en diverses occasions : à l'approche de la mort, au cours d'une méditation, lorsque le corps est dans un état de relaxation avancé, lors du sommeil profond, sous l'emprise de drogues hallucinogènes. "Les expériences de sortie du corps (ESC) véridiques ne se limitent pas aux situations de mort imminente et aux cas de mort clinique. Elles peuvent aussi survenir durant la pratique spirituelle ou au cours de séances de psychothérapies expérientielles puissantes telles que la thérapie primale, le rebirth ou la respiration holotropique".
« Il n'existe pas de preuve acceptée par la communauté scientifique quant à la possibilité d'un « voyage astral » et ce concept est utilisé dans certaines œuvres de science-fiction ou fantastiques ou dans des "fictions ésotériques" (comme dans les ouvrages de Lobsang Rampa). »

Dans « Out of my Body », il ne s'agit pas d'une OBE classique (sortie du corps virtuelle), mais "réelle", bien qu'imaginaire.

(à suivre : une OBE réelle)

Pensée du 14/09/2010

Sur les quarks, c’est James Joyce dans « Finnegans Wake » (éd. Folio de Gallimard, p. 577) qui a écrit ces mots « Three quarks for Muster Mark ! »

La traduction française de Philippe Lavergne dit : « Trois quarts à la pie pour Maître Mark ! »

Stephen Hawking reprend ces mots dans "Une brève histoire du temps" p. 91 (éd. Champs Sciences Flammarion).

Parlant des collisions entre protons et électrons et des particules qui en résultèrent, il écrit : « Ces particules furent appelées "quarks" par le physicien Murray Gell-Mann, de Caltech, qui reçut le prix Nobel en 1969. »

Mon opinion : l’idée de Gell-Mann d’emprunter à Joyce le mot « quark » est géniale. On est en effet dans « Finnegans Wake » à une limite extrême de l’écriture (belle, complexe, folle) comme on est avec Gell-Mann à la limite de la physique des particules.

Pensée du 11/09/2010

Question pour ceux qui s'intéressent aux quarks.

Qui a écrit ces mots « Three quarks for Muster Mark ! » ?

La traduction française dit : « Trois quarts à la pie pour Maître Mark ! »

Stephen Hawking les reprend dans "Une brève histoire du temps" p. 91 (éd. Champs Sciences Flammarion).

Pensée du 09/09/2010

Extrait du journal "Le Monde" en ligne du 03/09/2010 annonçant la publication par Stephen Hawking de son livre « Le Grand Dessein » :

« L'astrophysicien britannique Stephen Hawking affirme que l'Univers n'a pas eu besoin de Dieu pour être créé. "Il n'est pas nécessaire d'invoquer Dieu (...). L'Univers peut et s'est créé lui-même à partir de rien, selon Stephen Hawking. La création spontanée est la raison pour laquelle il y a quelque chose plutôt que rien, la raison pour laquelle l'Univers existe et nous existons. »

Dans "Une brève histoire du temps" (éd. Flammarion Champs sciences 1989), Stephen Hawking raconte (p. 150) : « A la fin de cette conférence, les participants se virent accorder une audience avec le pape qui estima que c'était une bonne chose d'étudier l'évolution de l'univers après le Big Bang, mais que nous ne devrions pas nous occuper du Big Bang lui-même parce que c'était le moment de la Création et donc l'œuvre de Dieu... »

Sans commentaire.

Pensée du 08/09/2010

Je reviens sur l’immortalité.

Le 21/08/2010 j’ai écrit ici : « Bien qu’étant immortel en temps normal, la mort néanmoins me tracasse. »

J’ai trouvé sur le Net, dans le dictionnaire « reverso.net », le mot « amortalité » avec une définition qui correspond à mon immortalité :    « prolongation de la vie pour une période non définie sans être éternelle ».

Et sur "blogues.cyberpresse" l’article suivant :

« L’amortalité n’est pas un mot, c’est la journaliste Catherine Mayer qui l’a inventé. Elle fait référence à ce nouvel état d’esprit qui fait en sorte que l’âge physique n’a plus d’importance. De plus en plus, les gens vivent leur vie de la même façon qu’ils soient âgés de 20, 50 ou 80 ans. Ils s’habillent à peu près de la même manière, s’intéressent aux mêmes choses (livres, musique, voyages), se conduisent tous de façon semblable. »

Remarque : on notera que le a- privatif est d’origine grecque alors que le in- est d’origine latine comme le mot « mort ».

J’ai cherché dans plusieurs dictionnaires, aucun ne connaît « amortalité » mais « immortalité ».

Wikipédia dit ceci : « On nomme immortalité le fait d’échapper à la mort et d’exister pour une période de temps indéfinie, voire éternelle.»

Hachette écrit : « Immortel : 1 - qui n’est pas sujet à la mort 2 - impérissable, qu’on suppose devoir durer éternellement. »

Larousse écrit : « Immortel : qui n’est point sujet à la mort. »

Enfin Le Robert écrit (notamment) : « Immortel : qu’on suppose ne devoir jamais finir. »

J’en reste donc à « immortalité » pour définir un état dans lequel la mort naturelle n’existe pas.

Pensée du 07/09/2010

Extrait de « Civilisation de La Renaissance en Italie, tome 1 » de Jacob Burchhardt, Livre de Poche, p.197.

« Au Moyen Âge les deux faces de la conscience, la face objective et la face subjective, étaient en quelque sorte voilées ; la vie intellectuelle ressemblait à un demi-rêve. Le voile qui enveloppait les esprits était un tissu de foi et de préjugés, d’ignorance et d’illusions ; il faisait apparaître le monde et l’histoire sous des couleurs bizarres ; quant à l’homme, il ne se connaissait que comme race, peuple, parti, corporation, famille, ou sous toute autre forme générale et collective… C’est l’Italie qui, la première, déchire ce voile… l’homme devient individu spirituel et il a conscience de ce nouvel état. Tel on avait vu le Grec s’élever en face du monde barbare, l’Arabe en face des autres races asiatiques… »

Jacob Burckhardt, né le 25 mai 1818 à Bâle et mort le 8 août 1897 dans la même ville est un historien, historien de l'art, philosophe de l'histoire et de la culture et historiographe suisse. Il est considéré comme un spécialiste de la Renaissance, étant l'auteur de La Civilisation de la Renaissance en Italie, un ouvrage publié en 1860 qui fait autorité. (Wikipédia).

Pensée du 06/09/2010

À la question de savoir si l’être humain est plutôt bon ou mauvais, je réponds qu’il est bon… statistiquement. En effet, s’il était mauvais, il n’aurait pas survécu. Par contre les chimpanzés (qui savent pardonner), particulièrement les bonobos (qui préfèrent l’amour à la guerre), auraient eu un meilleur avenir.

Pensée du 30/08/2010

Propos sur l’immortalité.

— Quand on aura extrait mon cerveau (pour le rendre immortel) je connaîtrai mon environnement par l’intermédiaire de mes sens artificiels. J’entendrai, je verrai, je goûterai, je sentirai, je toucherai grâce à des prothèses. Pourrai-je caresser ma bien-aimée ?

— Bien sûr, puisque vos mains factices auront une sensibilité au moins aussi grande que vos mains naturelles.

— Bon, admettons. Je ne suis pas sûr que cela lui fasse le même effet.

— Autre question ?

— Qu’en sera-t-il de la jouissance, du bonheur absolu ?

— Nous y travaillons. D’abord, par le biais de vos sens artificiels, par exemple, vous écouterez de la musique comme lorsque vous étiez entier ; donc vous retrouverez l’émotion qui vous emportait parfois jusqu’aux larmes. De même pour les autres sens. Par contre, pour ce qui est de la sexualité, nous ferons sortir de votre mémoire des scènes vécues dans le passé que nous actualiserons.

— Que vous actualiserez ? Que signifie ? Je demande à voir.

— Ne soyez pas pessimiste ! Nous en reparlerons.

Pensée du 25/08/2010

Bien que nous soyons les jouets du vivant qui nous manipule à sa guise sans se soucier trop longtemps de nos petites personnes, nous sommes néanmoins responsables de tout ce qui vit, mais aussi de l’avenir même de la vie.

Car ce que le vivant a mis en nous et qui nous oblige, c’est l’amour de nos enfants, leur survie, leur avenir y compris celui de leurs descendants.

La boucle est bouclée. Non seulement nous devons tout au vivant, notamment notre conscience, mais nous sommes contraints de lui obéir et de le remercier, d’admirer son ouvrage aussi, ce dont il n’a cure.

 

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 D'où venons-nous ? Où allons-nous ? Posté Le 29/12/2010 

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Etude sur le langage chez les êtres humains.

Qu'est-ce que l'exaptation ?

L'origine du terme exaptation est attribuée aux biologistes Stephen J. Gould et Elizabeth Vrba, dans un article (1982) qui expliquait comment des caractéristiques physiques complexes peuvent apparaître et évoluer à partir de structures initiales simples.

Pour Pascal Picq, « L'évolution est la reine du bricolage: des caractères neutres, ou remplissant une fonction donnée, peuvent être réutilisés pour tout à fait autre chose... On appelle cela une exaptation. » (La plus belle histoire du langage, éd. du Seuil, p. 32-33).

L'exemple souvent cité est celui des oiseaux dont les plumes avaient pour fonction première la protection thermique et qui leur permirent ensuite de voler.

Quant au larynx des êtres humains, il est avant tout conçu pour réguler le flux respiratoire et non pour nous permettre de parler. C'est la bipédie qui a provoqué sont abaissement et qui a permis la modulation des sons.

Il n'y a pas un gène du langage (bien que le gène FoxP2 soit indispensable pour parler) mais toute une architecture située dans le cerveau et dans la gorge qui permet non seulement d'émettre des sons mais de les associer à des mots pour leur donner du sens, ce qui relève de l'invention culturelle.

La double articulation (phonème-morphème) est une invention géniale faite par des hominidés. Elle a dû s'effectuer sur une longue période, commencer il y à 2 millions d'années chez les premiers faiseurs d'outils, croître chez les Homo ergaster et les Néandertaliens pour exploser avec l'Homme moderne.

I : vocabulaire.

articulation (dans l’étude du langage)

La phonétique articulatoire est une branche de la phonétique qui s'intéresse à la production des sons de parole. Du point de vue articulatoire, les phonèmes sont classés selon leurs modes et lieux d'articulation.

Nota : rien à voir ici avec l’expression : « - Articule ! »

double articulation (dans l’étude du langage)

Le langage humain s'appuie sur une double articulation : la première est celle des phonèmes (unités sonores) que l'on utilise pour former des mots différents ; la seconde est celle morphèmes (les mots et les phrases) qui permettent une infinité d'énoncés.

Nota : rien à voir ici avec la prononciation.

homologie

En biologie de l'évolution, une homologie désigne des caractères semblables observés chez deux espèces différentes, caractères qui ont été hérités d'un ancêtre commun.

langage

Mode de communication symbolique basé sur des sons articulés.

larynx

Le larynx est un organe situé au niveau de la gorge. Il est situé après la jonction du pharynx. Il est l'intermédiaire entre le pharynx et la trachée et abrite les cordes vocales. Il fait partie des voies aériennes supérieures. Larynx est issu du Grec larunx (gosier).

Il assume quatre fonctions : une fonction respiratoire, faisant partie intégrante des voies respiratoires ; un rôle dans la déglutition : sa fermeture protège les voies aériennes inférieures ; c’est l’organe de la production de sons. Son rôle phonatoire est très important, bien que non vital ; il assure une fonction de blocage.

os hyoïde

L’os hyoïde (du grec Upsilon, U, et eidos, la forme), parfois appelé os lingual est le seul os qui ne soit pas articulé avec d'autres os du squelette. Il se trouve au-dessus du larynx dans la partie antérieure du cou, au-dessous de la base de la langue. Cet os remplit des fonctions importantes relativement à la voix et de la déglutition.

Plusieurs muscles de la mâchoire sont attachés à l'os hyoïde, ainsi qu’un grand nombre des muscles qui soutiennent et qui meuvent la langue, le pharynx et le larynx.

paraphylétique

En systématique, un taxon est dit paraphylétique quand il regroupe une espèce ancestrale et une partie seulement de ses descendants.

parole

La parole est le langage articulé symbolique humain destiné à communiquer la pensée. Il est à distinguer des communications orales diverses, comme les cris, les alertes, les gémissements… « Articuler la parole » consiste à former des signes audibles, les syllabes, formant les mots qui constituent des symboles.

Métaphoriquement, la parole est devenue toute communication s'adressant à l'esprit (parler avec le regard, la gestuelle, le silence, etc.).

L'étymologie du mot parole : en grec le mot signifie « rapprochement, comparaison ».

pharynx

Le pharynx est un carrefour aéro-digestif entre les voies aériennes (de la cavité nasale au larynx) et les voies digestives (de la cavité buccale ou bouche à l'œsophage). On rencontre également à son niveau l'ouverture de la trompe d'Eustache ou tube auditif, qui le met en communication avec l'oreille moyenne au niveau de la caisse du tympan.

Le pharynx intervient dans la déglutition, la respiration, la phonation, l'audition. Ayant la forme d'un entonnoir ou d'une demi-gouttière appliqué contre le rachis cervical, il s'étend de la base du crâne au bord inférieur de la 6e vertèbre cervicale (C6) (ou bord supérieur de C7) et se continue par l'œsophage. Il est toujours béant : en permanence 2 cm séparent les parois antérieure et postérieure.

phonétique articulatoire

La phonétique articulatoire est une branche de la phonétique qui s'intéresse à la production des sons de parole. Du point de vue articulatoire, les phonèmes sont classés selon leurs modes et lieux d'articulation.

I : Consonnes

- lieu d'articulation

a) labiale : bilabiale, labio-vélaire; b) apicale : dentale, alvéolaire, laminale, rétroflexe; c) dorsale : palatale, vélaire, uvulaire; d) pharyngale; e) glottale.

- mode d'articulation

a) occlusive; b) fricative; c) affriquée; d) latérale; e) nasale; f) clic

2 : voyelles

antérieure / postérieure; b) arrondie / non-arrondie; c) ouverte / fermée; d) nasale.

rhinopharynx ou nasopharynx

Le rhinopharynx ou nasopharynx est la partie supérieure du pharynx au-dessus du voile du palais constituée des fosses nasales. Il commence derrière les cornets, dans la région postérieure des cavités nasales: les choanes. Il est en communication avec la trompe auditive (oreille moyenne) et se termine derrière l'uvule.

symbole

Un symbole peut être un objet, une image, un mot écrit, un son ou une marque particulière qui représente quelque chose d'autre par association, ressemblance ou convention. Par exemple, un losange pour symboliser une route prioritaire.

 

à suivre


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 Out of my body Posté Le 09/01/2014 

 

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"Out of my body"<strong>#bristol3.jpg</strong>

(Par-delà le Ciel)


de F. P. NICOL Ed. Le Manuscrit 2008, ISBN n° 978 2 304 01544 7

Aujourd'hui 21/09/2012, Chapitre 24/24

En exergue,: « Je pose comme principe un fait peu contestable : que l’homme est l’animal qui n’accepte pas le donné naturel, qui le nie, il en tire des outils et des objets fabriqués qui composent un nouveau monde, le monde humain. »
Georges Bataille

 

Personnages de la mission OverSky

Professeur Karl von Shultz, mirecteur de la mission OverSky.

Docteur Dimitri Livinoff, médecin et psychologue chargé d’accompagner l’équipage du Spirit-of-Columbus dans la phase de préparation.
Professeur Sophia Canelli-Brachette, neurologue et généticienne. Responsable de la mission OverSky pour l’espace. Chef de bord du Spirit-of-Columbus, elle a dirigé le laboratoire de neurologie au G-Research et enseigné à G-University. Mariée à Pierre Brachette.
Professeur Pierre Brachette, astropilote responsable du pilotage et de la sécurité à bord du Spirit-of-Columbus. Professeur d’astrophysique, il a enseigné les sciences de l’espace à G-University. Époux de Sophia Canelli-Brachette.
Docteur John Davies, chercheur spécialisé en robionique. Tétraplégique. Aimait la mer et les bateaux avant son accident. Compagnon de Jane Dalbeau.
Docteur Jane Dalbeau, paléontologue et entomologiste. Enseignait à l’ITQ de Montréal. Québécoise. Compagne de John Davies.


"Out of my body"

 

Chapitre 24 : Réunion générale.

Chapitre 24 : Réunion générale.

Karl — Mes amis qui formez l’équipage du Spirit-of-Columbus, je vous ai réunis une dernière fois avant l’extraction, car nous n’aurons sans doute pas l’occasion de nous revoir.

« Nous aurons encore la possibilité de dialoguer avant votre départ mais, dans quelques semaines, vous quitterez d’abord la Terre et puis la Lune. Dès lors nos échanges seront de plus en plus difficiles.

« Je tiens à vous exprimer l’admiration que je vous porte pour le courage dont vous faites preuve et pour cette foi en l’humanité qui vous anime. Au nom du Directoire de GAIA, merci, merci mille fois.

« Le but de cette réunion est de vous permettre de poser les questions qui n’auraient pas reçu de réponses satisfaisantes. Et, bien sûr, de m’aider à y répondre. Je donne la parole à madame Canelli-Brachette. »

Sophia — Merci Professeur Shultz. Pour ce qui a trait à notre organisation dans le Spirit-of-Columbus, je voudrais préciser la façon dont je conçois le fonctionnement de notre équipage.

K — Je vous en prie, Madame.

S — Ainsi que je l’ai dit à plusieurs d’entre vous, je souhaite qu’il n’y ait pas de hiérarchie à bord de notre vaisseau. Cela signifie que je ne vous donnerai pas d’ordres.

« Je suggère que nous nous concertions avant toute décision importante et que l’option retenue émane du groupe. »

Dimitri — Excusez-moi !

K — Docteur Livinoff ?

D — Cette manière de procéder pourrait générer des problèmes. Sans vouloir ergoter, que se passerait-il en cas d’alliance oppositionnelle ?

S — Vous redoutez la constitution d’un parti ou d’un syndicat à bord du Spirit-of-Columbus où nous ne serons que cinq ?

D — Oui, Sophia, par exemple d’un lobby des couples mariés ou de tout autre regroupement systématique ?

S — Nous n’empêcherons pas des solidarités conjoncturelles d’apparaître.

D — Ne craignez-vous pas, que sais-je, un putsch, un pronunciamiento, une prise de pouvoir par la force ?

S — N’ayez pas d’inquiétude, Dim’, nous veillerons au grain.

D — Ne serait-il pas judicieux, Sophia, plus simple et plus rigoureux, que vous, le chef de bord, preniez toutes les décisions ?

S — Cher Dimitri, j’aimerais que nul ne se sente exclu ou frustré ou ignoré. Je recherche l’entente parfaite.

D — C’est vous qui dirigez, Sophia, vous êtes le chef.

S — Je préférerais éviter de me comporter en chef.

K — Mes amis, mes amis, nous ne résoudrons pas cet embrouillamini aujourd’hui. Vous aurez le temps d’y penser là-haut. Jane, oui ?

Jane — Mon cher Karl, pardon, Professeur Shultz, est-ce que nous dormirons sans gêne à l’intérieur des noobulles lorsque, voguant loin du Soleil et ne disposant que de la lumière artificielle diffusée dans la cabine du Spirit-of-Columbus, nous ne saurons jamais l’heure qu’il est ?

K — Qui répondra ? Pierre ? John ? Allez-y John !

John — Dans notre cerveau se situent les " pendules " qui règlent notre rythme circadien. Nous ne devrions donc constater aucun changement après l’extraction.

« Il se pourrait néanmoins que des variations se produisent ; on en détecte lors des expériences de survie dans le noir absolu.

« Pour contourner ces inconvénients, nous aurons à bord des pendules et des calendriers qui maintiendront l’heure et la date du jour correspondant à celles du G-Research, si nous le voulons. »

D — Inouï ça ! Pourvu que j’aie un gnomon*.

K — Ne commencez pas, Livinoff. Je n’ai pas envie que cette réunion dégénère.

D — Je m’excuse, Professeur Shultz.

K — Pierre ?

Pierre — Nous aurons un switch pour rompre toute relation avec l’extérieur de la noobulle. Si l’un de nous dort dix heures, dix jours, dix ans, je ne vois pas ce qui s’y opposerait.

K — Sophia, vous désirez ajouter un mot ?

S — Les noobulles sont reliées entre elles, mais nous pourrons nous adresser à tous ou, de façon sélective, à quelques-uns ou à un seul en particulier.

« De plus, comme Pierre nous l’a dit, chacun peut s’isoler le temps qu’il lui plaît.

« Cependant les alarmes déclenchées dans le vaisseau retentissent dans chaque noobulle malgré les interrupteurs.

« Si l’un de nous se tait trop longtemps, nous saurons le faire sortir de ses gonds. »

D — L’irruption dans le domaine privé est inadmissible ; c’est de la triche.

S — Oui, Dimitri, mais également une sécurité. Il vaut mieux être averti que l’un d’entre nous est souffrant, qu’il s’agisse de psychologie ou de physiologie.

K — Autre réflexion, mes amis ? Pierre ?

P — Loin de moi l’idée de gâcher cette réunion, Professeur Shultz, mais un ennui demeure dont nous n’avons pas débattu.

« Si l’un de nous venait à mourir, que ferions-nous de son corps, je veux dire de son cerveau ? »

K — Je vous remercie, Pierre, de soulever ce problème. Je vous propose d’y répondre le premier.

P — Merci Professeur Shultz. Nous avons tous accès au Survival qui regroupe les informations provenant des noobulles.

« Sur ce tableau sont indiqués, outre les fonctions spécifiques du cerveau, l’état des alimentations en énergie et l’état des liaisons avec l’extérieur de la noobulle. »

K — Docteur Livinoff ?

D — Voyez-vous ça ! N’est-il pas indiscret de savoir ce qui préoccupe l’un de nous ?

K — Sophia ?

S — Nous ne devinerons pas vos pensées, Dimitri, mais nous verrons votre degré d’excitation.

D — Si je regarde un film intéressant et que mon cerveau éclate de plaisir, est-ce que ce sera évident ?

S — Nous ne saurons pas ce qui vous met en transe, Dimitri, pourquoi pas un film d’aventure. Il n’y aura pas d’inquisition à bord, je vous le garantis.

K — À vous, Pierre, pour l’interrogation fondamentale précédente.

S — Professeur Shultz, John veut nous donner son opinion.

K — John ?

Jo — Si quelqu’un meurt au cours de ce voyage à bord du Spirit-of-Columbus, nous jetterons son corps à la mer.

Ja — Quel corps ? Quelle mer ?

Jo — Ma chérie, nous ferons comme les marins de l’ancien temps qui n’avaient pas de chambre froide, nous jetterons la noobulle par-dessus bord.

« Nous procéderons ainsi après une cérémonie d’adieu, avec les prières de circonstances et un mot d’encouragement pour ceux qui restent.

« Elle s’immergera dans la mer intersidérale où elle voguera pour l’éternité. »

Ja — Sans jamais redescendre ?

Jo — Jane, ma chérie, on ne monte ni on ne descend quand on se promène dans la Voie Lactée.

Ja — Cesse, John ! Tu sais ce que je veux dire.

Jo — Tôt ou tard il y aura une captation par gravité entraînant une désintégration lors de la rencontre avec une étoile ou avec une planète.

K — Cette réponse vous convient-elle, Jane ?

Ja — Me convenir, Professeur Shultz ? Rien n’est moins sûr. Il n’est pas prévu de me laisser dériver jusqu’à la fin des temps dans les profondeurs glacées des espaces intersidéraux.

K — J’ai l’impression que vous n’avez pas bien lu votre contrat, ma chère petite.

Ja — Il est certifié que je réintégrerai mon corps après notre retour sur la Terre.

K — Encore faudrait-il que votre cerveau soit actif, donc que vous soyez en vie.

Ja — Je n’ai pas signé ça ! J’ai ajouté une apostille avec mes initiales exigeant de rentrer dans mon corps. Je rappelle qu’il s’agit de mes dernières volontés.

« Si nous conservons à bord les cerveaux inertes, vous serez peut-être capables de leur rendre vie. »

K — Cela soulève la question de la conservation post mortem à bord du vaisseau. L’équipage doit se prononcer.

« Mes chers amis et collègues, si l’un de vous vient à mourir en cours de route, comment procéderez-vous ?

« Il est écrit dans un codicille à notre convention que les cerveaux seront réinsérés dans leur corps au retour ; leur état n’est pas précisé. Qu’en dites-vous ? John ? »

Jo — Si je reviens sur la Terre avec un cerveau fonctionnel, je veux réintégrer mon corps à condition qu’il ait été remis en état.

« Par contre, si mon cerveau n’est plus actif, je renonce définitivement à la vie. Qu’on me jette alors à la mer. »

K — Docteur Livinoff ?

D — Je suis du même avis que John. Je veux bien retrouver mon intégrité si mon corps est en bon état. Sinon…

K — Pierre ?

P — Qu’on jette ma noobulle à la mer, sans condition, sans hésitation, sans regrets.

K — Chère Sophia, à vous pour clore ce sujet.

S — Je rejoins Pierre dans sa dernière volonté ; qu’on jette ma noobulle à la mer.

K — Ce processus qui tient compte des volontés de chacun est adopté. Êtes-vous satisfaite, Jane ?

Ja — Un point encore, si je meurs, j’accepterais qu’on me cache dans la soute pour ne pas déranger.

Jo — Plutôt dans la sainte-barbe*, ma chérie.

Ja — Merci John, tu es un ange. Karl, s’il m’arrive malheur, je veux rentrer à la maison, récupérer mon corps et ma garde-robe et avoir des enfants.

K — Louables intentions, Jane. En avons-nous terminé ?

Ja — Une ultime requête, Karl chéri, j’ai demandé à emporter Opabinia sur le Spirit-of-Columbus.

Jo — Qu’est-ce qu’il lui prend de lui donner du " chéri " ?

K — Pardon ? Cet Opabinia n’est-il pas un fossile du Cambrien ?

Ja — Non, ma chatte. On ne m’y a pas autorisée, parce qu’elle aurait pris trop de place. Je n’ai eu droit qu’à ses gamètes.

K — Ce qui me paraît très raisonnable, Jane.

Ja — Je n’en avais pas eu l’idée plus tôt mais, en me serrant un peu dans ma noobulle, on pourrait l’y caser ; j’ai une petite tête moi.

Jo — Ma chérie, Opabinia ne sentira rien si nous lui prélevons quelques gamètes pour les stocker dans la soute avec les autres " zygotos " animaux.

Ja — Crois-tu, mon John ?

Jo — Cette cohabitation dans ta noobulle serait dangereuse, mon amour.

Ja — Je ne sais pas si ma chatte appréciera que je l’abandonne sur la Terre.

K — Vous avez juste le temps de la confier à vos amis. Mesdames, messieurs, l’affaire est entendue et le débat est clos sur ce chat. Dimitri ?

D — Si une grave détérioration du vaisseau survient, par exemple une explosion accidentelle ou le feu à bord, l’atterrisseur nous servira-t-il de refuge ?

K — Répondez, Pierre, s’il vous plaît.

P — Oui, ce sera la seule solution. Les robots nous transporteront dans ce module. Toutefois…

K — Poursuivez, Professeur.

P — Si nous sommes contraints de nous réfugier dans l’atterrisseur, cela signifie que notre mission est compromise, puisque ce repli ne s’impose que si le vaisseau, notamment le poste de commande, n’est plus opérationnel.

K — Qu’adviendra-t-il dans cette adversité ?

P — Nous ne pourron

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 Gilbert Hottois analyse « OUT OF MY BODY » Posté Le 29/04/2009 

Gilbert Hottois analyse « OUT OF MY BODY »

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(Par-delà le Ciel)

de F. P. NICOL Ed. Le Manuscrit 2008, ISBN n° 978 2 304 01544 7

 

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Gilbert Hottois enseigne la philosophie contemporaine à l'Université Libre de Bruxelles.

Il a publié une vingtaine de monographies en philosophie et en bioéthique, édité une vingtaine d'ouvrages collectifs, et aussi publié un roman de sf suivi d'un dialogue philosophique Species Technica.

Pour le détail des publications et autres informations, voir Gilbert Hottois sur Wikipédia.

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 Out of my body Posté Le 15/04/2013 

"OUT OF MY BODY" le Chapitre 24 est en ligne  depuis le 21/09/2012           Résumé du roman-SF L'accroissement généralisé de la pollution contraint les êtres humains à coloniser d'urgence de nouvelles planètes. Cependant, malgré des avancées technologiques, la vitesse des engins spatiaux n'autorise toujours pas les déplacements dans l'espace profond. Pourtant GAIA prépare la mission OverSky, l'envoi du vaisseau Spirit-of-Columbus hors du système solaire. L'équipage est composé de cinq personnes, deux femmes et trois hommes déjà meurtris par l'existence dont le retour sur la Terre n'est pas une priorité, la durée du voyage étant estimée à un millier d'années. Les astronautes ont dû renoncer à leur corps, car se sont les cerveaux seuls qui partiront. Ils seront confinés dans des « noobulles », régénérés par des cellules souches et reliés à l'ordinateur central du vaisseau. (Il ne s'agit pas d'OBE). Le roman explique les difficultés de tous ordres rencontrées par les concepteurs du projet et surtout le traumatisme des membres de l'équipage qui sont confrontés à l'abandon de leur corps et à une très longue vie. Mais cette vie désincarnée offre néanmoins des perspectives étonnantes et certaines réactions ne sont pas dénuées d'humour. L'ouvrage Le roman SF (imprimé ou pdf) est entièrement écrit sous forme de dialogues. Les aspects scientifiques et techniques sont simplifiés (vulgarisation). Il y a un petit lexique en fin de volume.  

Droits d'auteur et Copyright : FP Nicol et Manuscrit.com

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D'où venons-nous ? Où allons-nous ? 10 € A mettre à jour


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